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La Brasserie du Bouffay profite de l’engouement pour les bières artisanales
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La Brasserie du Bouffay profite de l’engouement pour les bières artisanales

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Créée en 1998 près de Nantes, la Brasserie du Bouffay tourne désormais à pleine capacité, poussée par l’engouement autour des bières artisanales. Le chiffre d’affaires de 3 millions d’euros devrait grimper de 33 % en 2022.

La Brasserie du Bouffay produit plus de 10 000 hectolitres par an sur son site de Carquefou, près de Nantes — Photo : Thibault Dumas

Après près d’un quart de siècle d’existence, la Brasserie du Bouffay continue de grossir. Le brasseur nantais (13 salariés) va voir son chiffre d’affaires de 3 millions d’euros augmenter de 33 % en 2023 contre 20 % par an jusqu’ici. "Notre problème n’est pas de vendre, mais de fournir ce qu’on nous demande. C’est un problème de riche, mais ça reste un problème !", pose le gérant Thomas Lesoin, qui a pris la suite de son père et cofondateur, Pierre Lesoin, en 2018.

Plus de 10 000 hectolitres par an sortent des bâtiments de 1 000 m² du brasseur situés à Carquefou, au nord-est de Nantes, où travaillent 13 salariés. À l’entrée, les vastes cuves de brassage en inox et les montagnes de fûts donnent au site des airs de Manhattan. À Nantes, beaucoup pensent que la bière du Bouffay vient du quartier du même nom, célèbre pour ses dizaines de bars, restaurants et terrasses. Si on y consomme allégrement de la bière du Bouffay, la dénomination vient en réalité d’un lieu-dit, dans la campagne nantaise qui jouxte l’Erdre, où le brasseur est né en 1998.

Des ventes exclusivement dans l’Ouest

"La forte croissance n’est pas évidente à gérer, ça se tend. Nous sommes limités dans la production vu les contraintes de notre site", décrit Thomas Lesoin. Le brasseur vend les trois quarts de sa production en région nantaise, le reste dans l’Ouest. La distribution se fait comme suit : via les grandes surfaces (40 %), cafés hôtels-restaurants (30 %), festivals et événements (15 %), distributeurs (13 %) et en direct auprès des particuliers (2 %). "On demeure petits dans le monde de la brasserie, mais plutôt grands dans celui de la brasserie artisanale. Mais nous nous en tenons à notre projet initial qui est de produire une bière locale de consommation courante et de qualité. Chacun doit pouvoir se la payer", insiste Thomas Lesoin.

Évolution des goûts

La gamme de la brasserie du Bouffay évolue peu et a ses habitués de longue date. Cinq bières classiques (ambrée, blanche, blonde, blonde bio et brune) et trois bières à fermentation haute, plus récentes. "Notre pils, la Moustache, et notre IPA, la Titan, marchent très bien, note le gérant, par contre les recettes et les goûts ont évolué pour les classiques. Le palais est bien plus disposé à boire des bières au goût prononcé qu’il y a vingt ans." Et ce dans un contexte d’explosion de la consommation de la bière artisanale en France. Selon les chiffres de Brasseurs de France, on y recense désormais plus de 2 300 brasseries contre un peu moins de 300 en 2006. La consommation moyenne de bière s’établit désormais à 32 litres par an et par habitant, gagnant un litre tous les deux ans environ.

"Il y a intérêt global de la population française et l’arrivée massive de la consommation féminine. On a presque doublé nos consommateurs potentiels", souscrit Thomas Lesoin. Sans compter les soubresauts des années Covid-19, qui ont modifié la manière de consommer sa mousse : la bière en bouteille représente désormais 40 % de l’activité de la Brasserie du Bouffay (pour 60 % en fûts). Si le brasseur ne connaît pas encore de tensions sur l’approvisionnement du malt qui se fait par la Bretagne (Malteries Soufflet), les tensions se matérialisent aujourd’hui sur le verre, qui nécessite du gaz pour sa fabrication.

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