Nantes
Joseph Paris veut digitaliser ses ponts et ses ouvrages d'art
Nantes # Industrie

Joseph Paris veut digitaliser ses ponts et ses ouvrages d'art

S'abonner

La PME industrielle nantaise Joseph Paris commence à équiper ses ponts roulants et ses ouvrages d'art de capteurs connectés. 150 ans après sa création, la PME qui a vécu un siècle de révolution industrielle mise sur le digital et les services numériques pour retrouver un nouveau souffle.

— Photo : Joseph Paris

Nantes doit ses fameuses grues jaunes et grises qui font sa renommée à Joseph Paris. Ayant aussi fabriqué la structure de Decré et la passerelle qui enjambe la Loire devant le Tribunal de grande instance, la PME installée au pied du pont de Cheviré, filiale depuis 27 ans du groupe de BTP bordelais Fayat, porte toujours le nom de son fondateur, 150 ans après sa création. Ce fabricant de grues et d’ouvrages XXL a grandi avec la révolution industrielle du début du siècle dernier, s’est construit une réputation avec la reconstruction d’après-guerre comptant alors plus de 700 salariés, puis a subi les crises et la mondialisation. Aujourd’hui, Joseph Paris (30 M€ de CA) et ses 125 collaborateurs font face à une autre révolution tout aussi vitale pour leur avenir, celle du digital.

Data et maintenance prédictive

Arrivé il y a deux ans, le directeur général Franck Hagneré pilote cette transformation numérique. Le digital commence à s’immiscer dans les trois types d’ouvrages métalliques et mécaniques fabriqués et assemblés par Joseph Paris : des pylônes à très haute tension ; des ouvrages d’art mobiles (ponts levants et ponts tournants), à raison de cinq par an ; et des ponts roulants qui ornent les plafonds des usines d’industrie lourde, comme celui installé en ce moment dans la centrale nucléaire Hinkley Point en Angleterre ou celui livré dans l’usine Framatome (filiale EDF) du Creusot.

Le numérique doit permettre à Joseph Paris de faire la différence par rapport à la concurrence et d’améliorer sa rentabilité en proposant de nouveaux services à ses clients. Les derniers ponts roulants livrés sont ainsi en partie automatisés. Les équipes du bureau d’études mécaniques commencent aussi à installer des capteurs dans ces structures XXL afin de collecter des données sur la santé des matériaux et d’optimiser l’entretien et la maintenance. Un service essentiel sur des ouvrages où il est difficile de mesurer la fatigue des matériaux.

Une appli pour les installateurs

Parallèlement, Joseph Paris travaille sur des nouveaux services pour le client. La PME développe par exemple une application smartphone qui permet aux clients de s’assurer que les installateurs ont bien toutes les qualifications requises pour travailler en respectant les conditions de sécurité. Les installateurs, eux, travaillent désormais avec une tablette sur laquelle ils ont accès aux plus de 3 000 documents techniques nécessaires à la pose et à l’entretien du matériel.

Pour insuffler ce nouvel état d’esprit numérique dans l’entreprise, Joseph Paris vient de créer un nouveau poste de chef de projet innovation. Une première pour l’entreprise industrielle toujours installée dans ses ateliers centenaires. Cette ouverture, Joseph Paris veut aussi la transmettre aux commerciaux. Arrivé depuis l’été 2019 à la tête de la direction commerciale, Michael Foucault a pour mission d’élargir le spectre de la clientèle aux sidérurgistes mais aussi, entre autres, au nouveau marché des énergies marines renouvelables.

Nantes # Industrie