Loire-Atlantique
Jean-Luc Cadio : "Nous réclamons un aéroport pour le grand Ouest"
Interview Loire-Atlantique # Réseaux d'accompagnement

Jean-Luc Cadio président de la CPME Loire-Atlantique "Nous réclamons un aéroport pour le grand Ouest"

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Au terme d'un an de crise sanitaire, Jean-Luc Cadio président de la CPME Loire-Atlantique dresse l'état des lieux des entreprises et se projette dans l'après-Covid.

Jean-Luc Cadio, président de la CPME 44et Jean-Joseph Batardière, secrétaire général — Photo : Caroline Scribe

Comment les entreprises de Loire-Atlantique se portent-elles aujourd’hui ?

Jean-Luc Cadio : Beaucoup d’entre elles vont bien car l’État a été au rendez-vous et a effectué un bon travail d’accompagnement. Cependant, nous invitons les pouvoirs publics à ne pas relâcher leurs efforts, car 25 à 30 % des entreprises souffrent d’une baisse d’activité. Je pense à des secteurs comme l’hôtellerie, la restauration, l’évènementiel, la sous-traitance aéronautique… Les entreprises ont été mises sous une double perfusion avec le PGE et le report des charges sociales, il faut continuer à les soutenir. Nous appelons à plusieurs mesures pour les accompagner financièrement et, notamment, le regroupement des dettes et créances accumulées, via un prêt de consolidation garanti par l’État et amortissable sur 10 ans. Pour éviter les faillites en cascade, nous demandons que soit accordé aux fournisseurs un privilège légal de premier rang en 2021 et 2022. Nous souhaitons également le rétablissement de l’exonération de charges sociales patronales sur les heures supplémentaires. Car, c’est paradoxal, mais malgré la hausse du chômage, dans la région, les entreprises ont du mal à recruter.

Comment préparez-vous la reprise post-Covid ?

Jean-Luc Cadio : Notre objectif est d’abord d’éviter la casse en faisant de la prévention. Pour cela, nous avons créé un Groupement de Prévention Agréé (GPA), animé par huit chefs d’entreprise bénévoles, qui a pour mission d’accompagner le plus en amont possible les entreprises, dès les premières difficultés rencontrées, pour éviter la liquidation. Le GPA est alerté par l’Urssaf qui peut constater des retards de paiement des cotisations, par le fisc, mais aussi par les experts-comptables… La PME 44 suit actuellement huit dossiers. Notre autre préoccupation porte sur la pénurie de personnels que risquent de connaître certains secteurs quand la reprise sera là. Des salariés de la restauration ont pu être tentés de se reconvertir pendant la crise et ils ne seront plus disponibles quand les restaurants rouvriront. Nous avons donc lancé des actions, via le dispositif Tremplin pour l’Emploi, pour accompagner vers l’emploi des personnes au RSA grâce à l’accompagnement de chefs d’entreprise bénévoles. Deux actions ont été menées à Nantes et Saint-Nazaire qui se sont soldées par cinq recrutements, deux autres sont prévues sur Ancenis et Châteaubriant. Nous réfléchissons, par ailleurs, à la façon dont nous allons recréer du lien, remettre de l’humain dans l’entreprise et fédérer les collaborateurs autour d’un projet après cette crise et une longue période de télétravail pour certains.

Avez-vous d’autres sujets de préoccupation ?

Jean-Luc Cadio : Oui, il s’agit de l’aéroport de Nantes. Deux ans après l’abandon du projet de transfert à Notre-Dame-des-Landes, nous ne voyons rien venir. Sur ce point, l’État n’a pas fait son travail. Nous sommes très inquiets car la piste actuelle est en mauvais état, il est question de revenir à 50 000 vols par an, soit le niveau de 2018 et les destinations à moins de 2 h 30 en train ne seront plus desservies. Nous craignons que cela pénalise les entreprises ligériennes qui exportent et que cela nuise à l’attractivité du territoire. Nous réclamons un aéroport du grand Ouest, respectueux de l’environnement et des riverains, tout en étant performant économiquement.

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