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Janneau : La menuiserie relance ses investissements et rêve d'Amérique
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Janneau : La menuiserie relance ses investissements et rêve d'Amérique

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Après quelques années de stagnation de l'activité, Janneau prépare un gros investissement industriel dans le vignoble nantais. Son président Henri Janneau rêve aussi d'Amérique, tout en préparant, à 65 ans, sa succession.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Fabricant de fenêtres et de portes, Janneau est en train de préparer son plus gros investissement depuis cinq ans. Dans son fief du Loroux-Bottereau, la menuiserie de 430 salariés va accueillir une nouvelle ligne de production. En 2016, celle-ci équipera un bâtiment de 4 500 m² dont sortiront des fenêtres et des portes en aluminium, le matériau actuellement le plus en vogue sur le marché de la menuiserie en France. Plus du tiers des menuiseries de Janneau sont d'ores et déjà en aluminium, les autres étant réalisées en PVC (50 %) et en bois (15 %).

Une ligne sur 4 500 m²

Créateur de l'entreprise en 1973, le président Henri Janneau reste discret sur le montant de l'investissement. Celui-ci sera toutefois le plus gros budget consacré sur un projet par l'entreprise depuis 2011. À l'époque, Janneau avait injecté six millions d'euros dans la création d'une usine de 6 300 m² à Saint-Germain-sur-Moine, l'entreprise possédant une troisième usine à La Chapelle Basse Mer. Pour accueillir sa prochaine ligne de production, Janneau ne va pas étendre son usine du Loroux-Bottereau. Les nouvelles machines prendront la place d'une ligne de production de menuiseries PVC qui va déménager d'une trentaine de kilomètres, au sein de l'usine de Saint-Germain-sur-Moine. Cet été, une quarantaine de collaborateurs évoluant au Loroux iront renforcer l'équipe d'une trentaine de salariés de ce village du Maine-et-Loire. Sur les bords de la Loire, les ateliers du Loroux compteront donc toujours trois lignes de production. Du moins dans l'immédiat. D'une quinzaine d'hectares, le site va en effet s'agrandir de 2,5 hectares. Cette réserve foncière pourra accueillir les futurs projets d'ateliers.

Retour de la croissance ?

Car, après quelques années moins dynamiques - recul de l'activité en 2011 et 2012, stagnation en 2014 -, la menuiserie, qui a bouclé son dernier exercice à 56 millions d'euros de chiffre d'affaires et qui continue à être bénéficiaire, « se prépare à un nouveau cycle de croissance », indique Jean-Luc Mastikian. Le directeur général de Janneau table ainsi sur « quelques points de croissance » cette année. Le marché pourrait aider. « On sent qu'il bouge à nouveau. C'est peut-être une conséquence du CITE », tente d'expliquer le dirigeant nantais. Ce crédit d'impôt accordé pour les travaux d'amélioration énergétique de l'habitat intéresse une partie des clients finaux de Janneau. L'entreprise réalise en effet 97 % de son chiffre d'affaires sur le marché de la rénovation. Le recrutement de cinq nouveaux commerciaux, portant la force de vente à 17 personnes, doit par ailleurs permettre à l'entreprise de renforcer son réseau de clients, constitué d'artisans installateurs. « On a de bonnes marges de progression, car on est plutôt présent dans la moitié Nord de la France », Jean-Luc Mastikian. Celui-ci cherche notamment à renforcer la présence de Janneau dans le Sud Ouest, dans l'Est et en région parisienne.

Vers les USA ?

Dans le même temps, une petite révolution pourrait se préparer sur les bords de la Loire. « On réfléchit à l'export », confie Henri Janneau. Il y a vingt ans, la menuiserie avait, par opportunité, fait un peu de business aux États-Unis. L'expérience pourrait être renouvelée outre-atlantique. « On réfléchit aux États-Unis, au même titre que d'autres pays », poursuit le président de la menuiserie. Pourquoi ne pas avoir plus tôt cherché à internationaliser les marchés de l'entreprise ? « La fenêtre est un produit culturel. L'architecture, les matériaux et les procédés de mise en oeuvre des menuiseries divergent d'un pays à un autre », répond le chef d'entreprise. Alors pourquoi réfléchir aujourd'hui à un éventuel déploiement à l'étranger ? « Des menuiseries étrangères, polonaises notamment, ont fait leur entrée sur le marché français. Alors, pourquoi pas aller nous aussi dans d'autres pays », répond Jean-Luc Mastikian. L'entreprise du Loroux-Bottereau est d'ailleurs loin d'être la seule menuiserie de l'Ouest à s'interroger de la sorte. Autour de Minco (44), six autres menuiseries régionales prospectent ainsi en Afrique. L'international n'est pas la seule réflexion du moment chez Janneau. Âgé de 65 ans, le président fondateur pense à sa succession. « La transmission se prépare », confie Henri Janneau. Avec qui ? Avec Jean-Luc Mastikian, qui est arrivé il y a quelques mois ? Henri Janneau n'en dit pour le moment pas plus.

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