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Ils militent toujours pour un nouvel aéroport à Nantes
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Ils militent toujours pour un nouvel aéroport à Nantes

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Une manifestation le samedi 19 janvier, dans le centre ville de Nantes, et une participation au "Grand débat national" : les partisans de la construction d'un nouvel aéroport à Nantes ne décolèrent pas. Le transfert est, selon eux, indispensable, étant donné la croissance toujours record du trafic de passagers à l’aéroport de Nantes-Atlantique.

— Photo : JDE

Les autocollants bleus et blancs « Oui à l’aéroport » ont disparu des vestes mais la colère, elle, est toujours bien là. Un an, presque jour pour jour, après l’annonce par Edouard Philippe de l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, les partisans du "Oui" sont toujours aussi amers. Ils réclament de nouveau un transfert de l’aéroport nantais. « En 2003, des concertations avaient été faites sur 7 autres sites que celui de Notre-Dame-des-Landes, il faudrait les reprendre », indique Guillaume Dalmard, le nouveau président des Ailes pour l’Ouest qui a pris la succession d’Alain Mustière. « Nous savons que nous sommes partis sur 10 ou 15 ans de procédure », ajoute Joël Sauvaget, président du Coceta, le collectif des citoyens exposés au trafic aérien.

« Cette médiation croquignolesque a été une supercherie. »

Pour lui, comme pour le président de l’Acsan, Association contre le survol de l'agglomération nantaise, Dominique Bochet, la construction d’un nouvel aéroport est inévitable compte tenu de la croissance du trafic de passagers sur l’aéroport actuel. Il vient de dépasser le seuil des 6 millions de passagers enregistrant, pour la deuxième année d’affilée, la plus forte progression de tous les aéroports français gérés par Vinci. « On devrait facilement atteindre les 9 millions de passagers en 2022, alors que dans leur rapport, les médiateurs le prévoyaient en 2045 ! », s’agace le militant. « Cette médiation croquignolesque a été une supercherie », renchérit Dominique Bochet.

Plus d’un milliard d’euros pour le réaménagement

Pour eux, le coût de construction d’un nouvel aéroport serait à coup sûr beaucoup moins élevé que le coût de réaménagement de l’aéroport actuel. « Entre l’indemnisation à verser à Vinci de près de 500 millions et le coût de réaménagement de la plateforme estimé entre 400 et 500 millions d’euros, le réaménagement devrait coûter plus d’un milliard à l’État sans compter la construction d’une ligne de tram pour accéder à l’aéroport et les indemnisations à verser aux habitants gênés par le bruit et aux collectivités », calcule Dominique Bochet. « C’est une gabegie financière et ce sont les citoyens qui vont payer », ajoute Joël Sauvaget.

Pour faire entendre leurs voix, ils comptent participer au "Grand débat national" instauré par le gouvernement. « Il y avait eu, en 2016, un référendum pour ou contre l’aéroport qui n’a pas été reconnu par le gouvernement, alors qu'il s’était engagé à reconnaître le résultat du vote », poursuit Joël Sauvaget.

Des avions au-dessus de la Tour Bretagne en 2021

Les trois associations militantes organisent une manifestation le 19 janvier 2019 à Nantes. Départ de l’arrêt de tramway Chantiers navals à 10 heures pour arriver à la Tour Bretagne. Un lieu d’arrivée qui n’a pas été choisi au hasard. « Cela correspond à la nouvelle trajectoire d’atterrissage prévu en 2021 avec un survol du nord de Nantes et de la Tour Bretagne », explique Guillaume Dalmard. Il s’attend à une mobilisation faible et pacifique qui ne devrait pas dépasser les 500 participants. « Nous sommes sur un public qui travaille, qui vote et qui ne veut pas casser le mobilier urbain, parce qu’il sait qu’il le paierait avec ses impôts », justifie Joël Sauvaget.

Concertation publique en mars 2019, travaux en 2021

Pour l’heure, le gouvernement est, lui, toujours concentré sur un agrandissement de Nantes-Atlantique. À sa demande, une concertation publique de deux mois devrait être lancée en mars 2019. Elle sera organisée par la Commission nationale du débat public. C’est à la suite de cette concertation que les appels d’offres seront menés. Le Premier ministre s’était engagé à un début des travaux en 2021, date à laquelle un nouveau contrat de concession devrait être signé avec un nouveau gestionnaire. Le coût des travaux est estimé entre 400 et 500 millions d’euros pour une mise en service en 2026, selon la Commission nationale du débat public.

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