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Ile d'Yeu : Fin des enchères à la criée
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Ile d'Yeu : Fin des enchères à la criée

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La vente aux enchères à la criée de l'île d'Yeu n'existe plus depuis le 1er janvier. Le lent déclin du chiffre d'affaires a obligé la CCI Vendée à réformer le système.

— Photo : Le Journal des Entreprises

La criée de l'île d'Yeu était en sursis depuis plusieurs années à cause d'un manque criant de rentabilité. Les bateaux islais faisaient souvent le trajet jusqu'aux Sables-d'Olonne pour vendre leur poisson malgré les trois heures de transport supplémentaires. Et pour cause, les prix y étaient plus élevés (jusqu'à deux euros par kilo selon les espèces) du fait du plus grand nombre de mareyeurs sur place (57 mareyeurs contre 9 sur l'île).

Déficit structurel

La CCI Vendée, gestionnaire des équipements portuaires du département, retrouvait systématiquement ses comptes dans le rouge sur cette activité. Depuis 2010, pas une année positive, avec un pic de perte nette de 362 000 euros sur l'année 2015. Et le chiffre d'affaires de la criée islaise est passé de 861 000 à 748 000 euros entre 2010 et 2015. « On s'est retrouvé à vendre parfois moins de 50 kg de poisson. Nous ne pouvions pas continuer à perdre de l'argent public comme ça. Avec la plaisance et le commerce, le résultat est encore positif, mais jusqu'à quand ? La donne a changé depuis mai 2016 où un opérateur privé (A2TMI) a armé un bateau, le Maxiplon, pour convoyer le poisson entre l'île d'Yeu et les Sables-d'Olonne (deux conteneurs de dix tonnes NDLR) », explique Anthony Valentini, directeur général de la CCI Vendée. En effet, ce bateau récupère les poissons le soir pour les acheminer à la criée des Sables où ils sont vendus (plus cher).

Fin de la vente aux enchères

Concrètement, ce qui change au 1er janvier, c'est la disparition de la vente aux enchères sur l'île. Mais les mareyeurs locaux auront une option d'achat de gré à gré sur le poisson débarqué sur l'île. Poisson qui sera vendu par les pêcheurs au prix de la criée des Sables du lendemain. « C'est une reconfiguration de l'activité de la pêche avec une garantie de pouvoir vivre de ce métier pour les acteurs. Ainsi, tout le monde est gagnant. Les pêcheurs vendent mieux leurs poissons, les mareyeurs locaux continuent d'être approvisionnés, nous maintenons une activité de pêche sur le port de l'île », se félicite le directeur général. L'idée générale est de faire de l'île et de son port une base avancée pour le débarquement de poissons y compris pour les pêcheurs des autres ports. Socialement, les dix agents sont redéployés. L'un part à la retraite, l'un est affecté aux manoeuvres de l'écluse à marée du port, un autre est affecté au port de plaisance, l'un va travailler à la criée des Sables et deux intermittents qui n'intervenaient qu'irrégulièrement font l'objet de ruptures conventionnelles de contrat de travail.

Investissements

La CCI Vendée compte investir pour rénover les équipements portuaires. La glacière qui sert à produire la glace pour la conservation des poissons va être rénovée pour 350 000 euros. De même, un projet d'agrandissement du bloc tampon (chambre la plus froide des entrepôts frigorifiques) est dans les cartons. Toujours dans la logique de servir de base logistique avancée pour les navires. Enfin, aux Sables, un projet d'extension de la criée est en fin d'études. Il est évalué entre cinq et dix millions d'euros et comprend la destruction d'un bâtiment désaffecté ainsi que la construction d'un bâtiment neuf à la place qui devrait être mis en service en 2019.

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