Après Charier et Cetih, le groupe nazairien Idéa (1 600 salariés, 160 M€ de CA) fait partie des premières ETI de la région à décider de financer ses investissements via un prêt à impact. Ce nouveau type de prêt prévoit une bonification pouvant aller jusqu’à 20 % sur les frais financiers en fonction de l’évolution des performances environnementales et sociales (ESG) de l’entreprise. Le groupe Idéa l’a contracté auprès d’Arkéa qui le propose depuis février aux PME et ETI. "Le marché européen du prêt à impact existe depuis trois ans. Mais avec des montants moyens allant de 100 à 300 M€ il était réservé jusqu’ici aux grands groupes. Depuis février, nous le rendons accessible aux PME et ETI dès 3 millions d’euros sur une durée comprise entre 5 et 15 ans", explique Carine Bourras, directrice adjointe du développement chez Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels.
Politique RSE
Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels, filiale du groupe Arkéa dédiée au financement des entreprises, des institutionnels et des professionnels de l’immobilier, est la première banque à l’avoir lancé dans la région début 2020. Le Crédit coopératif et le CIC proposent depuis une offre similaire.
Le groupe Idéa a emprunté 5 millions d’euros afin de financer des entrepôts pour le compte de clients. "Nous avons plusieurs partenaires bancaires mais la proposition d’Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels nous a plu. Elle résonne bien avec notre politique RSE. L’opération s’est faite rapidement, au cours du premier trimestre 2020", précise Vincent Delacour, DAF du groupe Idéa.
Un rapport réalisé par une agence indépendante
Pour évaluer sa politique RSE et les bonifications dont Idéa pourrait bénéficier, Arkéa fait appel à une agence indépendante d’analyse extra-financière, Ethi-Finance. Elle mesure, à partir d’une grille d’analyse de 40 à 45 indicateurs sur l’environnement, la politique sociale et la gouvernance, les progrès de l’entreprise et son positionnement face à un indice de référence. "Cette analyse fait l’objet d’un rapport remis au client et commenté par son chargé d’affaires", précise Carine Bourras. "Le rapport établit un benchmark avec les autres entreprises de notre cœur d’activité. C’est un élément important qui nous permet de nous situer, avec des pistes de progression. Nous avons partagé ce premier rapport en comité de pilotage RSE. Le résultat montre que l’on est en avance. Mais nous devons encore consolider nos indicateurs, notamment sur le suivi de CO2. On a trouvé des partenaires pour nous aider à nous améliorer", commente Vincent Delacour.
Selon le premier rapport remis, le directeur financier estime pouvoir économiser une dizaine de milliers d’euros sur son prêt grâce aux performances RSE du groupe. Actuellement, Arkéa B & I échange avec une dizaine d’entreprises. La banque bretonne assure que ce nouveau produit l'amène à créer une nouvelle relation avec les clients. "Avec cette offre, nous créons avec nos clients une relation qui va au-delà des questions purement financières. Notre métier de banquier évolue. Nous échangeons sur leurs problématiques ESG et sur leur stratégie long terme", assure Carine Bourras.
