Quelles sont les réorganisations envisagées par Harmonie Mutuelle région Atlantique (900 salariés, 540 M€ de CA) depuis la fin du confinement ?
Lionel Fournier : Nous étions déjà en avance sur le télétravail. 30 % de nos collaborateurs avaient déjà l’habitude de ce mode de fonctionnement. Dès le vendredi après l’annonce du confinement, 95 % de nos salariés télétravaillaient. Nous avons mis en place un centre d’appels virtuel pour que nos salariés répondent au téléphone depuis leur domicile. Mais les conditions de travail n’étaient pas idéales. Certains de nos collaborateurs ont rencontré des difficultés ; ce qu’ils ont aimé, c’est surtout de ne plus perdre de temps ni d’argent dans les transports.
Quel fonctionnement envisagez-vous ?
Lionel Fournier : Avec l’association Dirigeants Responsable de l’Ouest (DRO) que je préside, nous voulons offrir une solution alternative. Entre le télétravail, qui convient très bien à certaines personnes, et le travail sur le site, il y a d’autres solutions à proposer pour certains jours de la semaine. Certains n’aiment pas rester chez eux et ont besoin d’une coupure. Il faudrait donc trouver des nouveaux espaces de travail, dans des lieux professionnels, des entreprises et à proximité du domicile des collaborateurs. Harmonie Mutuelle accueillerait, elle aussi, des salariés d’autres entreprises du réseau DRO. Cela s’appellerait du travail rapproché. Il y aurait donc moins de déplacements, ce qui favoriserait peut-être l’utilisation d’autres moyens de transport que la voiture. On vient de lancer un appel à volontaires. Cela ne va pas être simple car cela pose des questions juridiques ou informatiques mais déjà plusieurs entreprises sont intéressées.
Pour favoriser les déplacements doux, vous avez également lancé un plan vélo. Que proposez-vous ?
Lionel Fournier : Nous travaillons sur le vélo depuis plusieurs années mais nous voulons accélérer. Pour l’environnement et pour leur santé, nous souhaitons que nos collaborateurs utilisent autant que possible le vélo pour leurs déplacements. Pour cela, nous avons notamment créé des parkings vélos, mis à disposition des douches et quelques bicyclettes en libre-service, à Nantes, pour les déplacements professionnels. Nous allons abonder le dispositif « coup de pouce vélo » lancé par le gouvernement, en offrant 40 € supplémentaires pour l’achat d’équipements de sécurité. Nous allons également proposer le forfait « mobilité durable » à nos collaborateurs ; qui permet aux entreprises d’encourager l’utilisation des moyens de transport plus propres et moins coûteux comme le vélo, pour un montant allant jusqu’à 400 € par an et par salarié, exonérés d’impôts et de cotisations sociales. Mais nous n’irons pas jusqu’à 400 € car les conditions économiques actuelles ne nous le permettent pas. En parallèle, dans notre flotte de véhicules, nous avons commencé à remplacer nos véhicules diesel par des voitures essence, électrique ou hybride. L’idée est d’évoluer également vers des vélos de fonction.