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Groupe Coupechoux abandonne les pharmacies au profit des médiathèques et des universités
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Groupe Coupechoux abandonne les pharmacies au profit des médiathèques et des universités

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Changement de stratégie pour le groupe nantais Coupechoux. Historiquement spécialisé dans l'agencement intérieur des pharmacies, il se repositionne sur le marché en pleine croissance de l'aménagement des médiathèques et des universités.

IDM, filiale du Groupe Coupechoux, a réalisé l'aménagement intérieur du Médiacampus à Nantes — Photo : Groupe Coupechoux

C’est une page qui se tourne pour le groupe Coupechoux. L’entreprise nantaise, spécialisée dans l’aménagement d’espaces commerciaux, collectifs et tertiaires, s’est séparée en avril 2017 de son activité historique d’agencements de pharmacies en cédant Mobil M. Créée en 1968 par Patrice Coupechoux, la société (65 salariés, environ 10 M€ de CA) est le leader français et européen de l’agencement intérieur de pharmacies. « J’ai vendu ou liquidé l’équivalent de 11 sociétés spécialisées dans l’aménagement d’espaces de santé en France et à l’international. Cela représente 80 salariés à Nantes et 200 personnes dans les bureaux d’études sous contrat », relate Patrice Coupechoux, qui avoue que l’ensemble des activités du groupe était devenu très lourd à piloter.

De nouvelles ambitions pour IDM

Pas question pour autant pour le dirigeant de 73 ans de partir à la retraite. S’il a commencé à transmettre la holding Groupe Coupechoux et confié à son fils Antoine l’activité aménagement home, bureaux et médiathèques, il n’en reste pas moins président et dirige le comité stratégique. À ce titre, il nourrit de fortes ambitions pour IDM. Fondée en 1981 pour commercialiser le mobilier signé par des designers et architectes renommés, cette société a, au fil des années, attiré une clientèle privée, via notamment la boutique IDM transférée en 2009 au siège du groupe dans l’immeuble Manny, sur l’île de Nantes. Elle a également tissé des liens étroits avec les architectes chargés d’aménager des équipements publics, des sièges sociaux et même des paquebots. IDM a ainsi travaillé pour les boutiques Chanel, un site de Total en Indonésie ou le Queen Mary. « IDM, c’est un pari gagnant. J’avais créé cette société pour qu’elle donne son image à l’ensemble du groupe mais son développement n’était pas prioritaire. Aujourd’hui, j’ai de nouvelles ambitions pour elle », explique Patrice Coupechoux.

30 médiathèques par an

La société emploie 25 salariés et, s’il n’en divulgue pas le montant, son dirigeant annonce cependant une croissance de 40 % du CA sur 2019 au vu des contrats engrangés. IDM est structurée autour de quatre pôles : Home pour les particuliers, Office pour la réalisation de bureaux (parmi les agencements récents figurent le bâtiment de Keran à Nantes ou le Médiacampus), Médiathèques et Éducation. Ces deux derniers secteurs, lancés il y a sept ans, constituent l’axe majeur de développement du groupe. « Nous réalisons actuellement une trentaine de médiathèques par an et sommes en passe de devenir leader sur ce marché. Ce sont de gros projets à 40 ou 50 M€, menés avec des grands noms de l’architecture française et étrangère. Nous révolutionnons complètement cet univers avec notre ligne de produits, Book’in, dédiée à l’aménagement de bibliothèques publiques et entièrement designée en interne. Pour moi, la plus belle médiathèque de France est celle que nous avons agencée à Brest », rapporte Patrice Coupechoux.

Se lancer à l'export

Les ambitions d’IDM ne se limitent pas à l’Hexagone. Après avoir remporté le marché de la médiathèque de Vienne, en Autriche, la société va se lancer à l’export en commençant par l’Allemagne et le Royaume-Uni. Pour faciliter cette démarche, la société va ouvrir des bureaux à Paris, qui serviront également de point d’appui pour développer une autre activité stratégique tournée vers le monde de l’éducation.

La France a pris un retard énorme en matière d’équipement des universités par rapport au monde anglo-saxon ou scandinave.

« Nous avons aménagé l’École des Beaux-Arts de Nantes et à la Sorbonne à Paris. La France a pris un retard énorme en matière d’équipement des universités par rapport au monde anglo-saxon ou scandinave. Pour le rattraper, des projets gigantesques, comme celui du plateau de Saclay, sont actuellement lancés. Nous voulons être présents sur ces marchés », annonce l’ancien étudiant des Beaux-Arts de Nantes.

Scénographier les espaces

Quel que soit le secteur abordé, IDM met en œuvre une approche et une méthode de travail commune. « Notre patte, c’est le conseil. Notre force, c’est l’écoute et la compréhension des enjeux du client, de l’architecture du bâtiment et du cahier des charges. Nous intégrons à tout cela les usages et comportements induits pour déterminer un schéma de fonctionnement. Ensuite nous scénographions ces espaces en apportant notre connaissance du mobilier contemporain. C’est ce qui fait la différence avec nos concurrents », affirme Patrice Coupechoux. La difficulté de ces marchés réside dans leur financement. « Le chef d’entreprise que je suis engage énormément d’argent dans ces grands projets. Il n’y a pas de versement d’acompte. Même si nous pratiquons l’affacturage, cela assèche notre trésorerie », déclare le dirigeant qui, fidèle à sa tradition de mécène, envisage de créer de nouveaux événements autour de l’art pour dynamiser l’entreprise.

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