Gérer : Comment mettre en place une démarche RSE

Gérer : Comment mettre en place une démarche RSE

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RSE, l'acronyme s'est peu à peu imposé dans le monde de l'entreprise. Pourtant la « Responsabilité sociétale des entreprises » est encore vécue comme une contrainte par les dirigeants. Comment la mettre à la portée de son entreprise ? Voici quelques clefs.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« En cette période de crise économique, il est difficile d'expliquer aux entrepreneurs et à leurs salariés l'intérêt de la démarche RSE quand leurs préoccupations se concentrent sur leurs carnets de commandes et le maintien dans l'emploi de leurs équipes ». Ainsi s'exprime le représentant d'un syndicat de transports. Il est vrai que la RSE peut effrayer les entreprises, et notamment les plus petites, qui l'envisagent comme un concept nébuleux et une contrainte administrative supplémentaire. Pourtant, « de nombreuses entreprises font de la RSE sans en avoir conscience », affirme Caroline Louis, responsable de projets développement durable, RSE et climat au sein du cabinet EcoAct. « Les études montrent que les entreprises qui font de la RSE sont plus performantes que les autres », assure pour sa part Gilles Poussier, membre de l'association DRO (Dirigeants responsables de l'Ouest), un réseau regroupant une cinquantaine de dirigeants convaincus que la RSE améliore la performance de l'entreprise. Surtout, l'évolution de la législation et des marchés pourrait bien inciter les entreprises les plus réticentes à se lancer dans la RSE. Certaines métropoles, comme celle de Nantes, ont ainsi commencé à intégrer des critères RSE dans leurs appels d'offres. Truffaut, premier réseau français de jardineries intégrées, exige désormais de ses fournisseurs qu'ils soient certifiés Plante Bleue, le label qui atteste des pratiques écoresponsables de la filière horticole française. « Nous pensons que cette certification est indispensable pour répondre aux exigences de plus en plus fortes des clients relatives à la qualité environnementale et sociétale des végétaux », explique Bruno Lanthier, président de l'enseigne. Enfin, la Banque de France planche depuis 2012 sur la prise en compte des critères de développement durable dans son processus de cotation. Si la pression en faveur de la RSE s'intensifie, la notion n'en demeure pas moins complexe à appréhender. Aussi la première chose à faire avant de se lancer dans une démarche RSE consiste-t-elle à définir ce que l'on entend par ce concept. « L'objectif, c'est le développement durable. La RSE est un moyen de l'atteindre. L'entreprise dispose de cinq leviers de performance qu'elle actionne simultanément ou prioritairement pour se développer durablement dans son environnement : l'économique, le social, l'environnemental, le sociétal et la gouvernance », définit Gilles Rampillon, président de Planet RSE (Plateforme de notation et d'évaluation de la RSE), une association nantaise qui a développé un système de notation RSE des entreprises.




La norme Iso 26.000 comme base

« Quand une entreprise souhaite se lancer dans une démarche transversale et structurée, je lui conseille, pour ne pas se disperser, de s'adosser à Iso 26.000. Cette norme ne définit aucune exigence en termes de niveau de performance et n'est donc pas certifiable. Mais, articulée autour de sept questions centrales, comme la transparence, le comportement éthique, le respect des principes de légalité, et de 34 domaines d'action, elle permet de lister exhaustivement tous les points de la RSE concernant l'entreprise. C'est une sorte de dictionnaire pour parler le même langage », analyse pour sa part Caroline Louis. Reste ensuite à procéder avec méthode. Voici donc quatre étapes incontournables pour se lancer avec succès dans une démarche RSE.