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Gens de Confiance, 10-Vins, E-cobot : les PME nantaises de demain se préparent à entrer en Bourse
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Gens de Confiance, 10-Vins, E-cobot : les PME nantaises de demain se préparent à entrer en Bourse

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Cette année, trois jeunes PME technologiques nantaises ont rejoint le programme d'Euronext pour se préparer à une éventuelle introduction en bourse. Pendant un an, elles vont apprendre, avec 130 autres sociétés européennes prometteuses, à se structurer pour lever des fonds en bourse.

130 sociétés européennes suivent cette année le programme TechShare proposé par Euronext. — Photo : Euronext

Elles sont nantaises, ont toutes les trois moins de sept ans, et envisagent déjà une entrée en bourse. E-cobot développe chez Airbus et Cdiscount des cobots qui transportent seuls des charges XXL, Gens de Confiance vise les 10 millions d’inscrits pour son site de petites annonces et 10-Vins, souvent cité comme le "Nespresso du vin", veut installer sa machine D-vine dans les hôtels et restaurants européens. Ces PME ont toutes les trois été sélectionnées par Euronext pour intégrer un programme spécial de formation à une entrée en Bourse.

TechShare est un programme pan-européen gratuit, lancé par la place boursière de la zone euro en 2015, qui forme actuellement plus de 130 entreprises européennes dont 35 françaises. Il s’adresse aux sociétés technologiques qui envisagent de lever plus de 10 M€ dans les trois prochaines années. « On s’intéresse à des sociétés qui ont déjà validé leur business model, qui ont un CA, et qui ont déjà levé des fonds en private equity. Le but est de démystifier le rôle de la Bourse », explique Frédéric Boiffin, responsable Euronext pour la région Grand Ouest qui a lui-même fait la pré-sélection des entreprises de Bretagne, Centre et Pays de la Loire. Il utilise un vivier de près d’une centaine de sociétés technologiques. Mais toutes n’acceptent pas, loin de là. « Ceux qui critiquent la Bourse pour ses fluctuations, ses lourdeurs administratives ne la connaissent pas, puisque pour la plupart ils ne sont jamais entrés en Bourse », remarque Sébastien Ecault, PDG d’E-cobot. Lui apprécie cette solution qui permet de lever de grosses sommes rapidement. Il apprécie aussi d’élargir, avec ces rencontres, son réseau à d’autres entreprises européennes.

Au moins deux ans pour préparer une IPO

Comme les autres entreprises accompagnées, il va suivre pendant huit mois des séminaires et du coaching individuel avec des banquiers d’affaires, des auditeurs, des avocats et des spécialistes de la communication financière afin de comprendre les étapes d’une introduction en Bourse. « Malgré mon parcours financier à la tête de Proximea, j’ai appris beaucoup de choses et, notamment, que l’IPO n’était pas réservée aux grosses levées de fonds. Cela peut être pertinent dès 15 M€ », explique Ulrich Le Grand, dirigeant de Gens de Confiance. Il n’écarte pas l’idée de choisir ce mode de financement. « Une IPO, c’est deux à trois ans de travail. Il faut donc la préparer très en amont. Lorsque nos investisseurs voudront sortir, c’est une solution que nous prendrons au sérieux », poursuit le dirigeant.

Thibaut Jarousse, dirigeant de 10-Vins, prend aussi des notes pour plus tard : « Je me suis toujours dit que le jour où nous reviendrions vers le BtoC, nous aurions besoin d’investir gros et que nous aurions besoin de la Bourse. Mais avant d’envisager cette option, il faut que nous ayons fait nos preuves dans le BtoB en France et à l’international. » Depuis le lancement du programme il y a quatre ans, sur plus de 130 entreprises françaises accompagnées, quatre ont sauté le pas : l’opérateur de réseaux connectés Osmozis, Balyo et ses robots, la plateforme pour e-commerçants Oxatis et la biotech Theranexus. Avec plus ou moins de succès.

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