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Génération Bien Construire souhaite lever 3 à 5 millions d’euros pour réutiliser les plastiques
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Génération Bien Construire souhaite lever 3 à 5 millions d’euros pour réutiliser les plastiques

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La société vendéenne GBC cherche à lever des fonds à hauteur de 3 à 5 millions d’euros afin de construire une usine aux Epesses, en Vendée. Elle ambitionne de valoriser des déchets de polypropylène en blocs multi-usages.

Pierre-Alexandre Coutand, fondateur de Génération bien construire — Photo : David Pouilloux

Passer d’un procédé artisanal à une véritable production industrielle. C’est tout l’objectif de la levée de fonds de 3 à 5 millions d’euros que cherche à réaliser Génération Bien Construire (GBC). Fondée en 2021 aux Herbiers, la société recycle des plastiques, et notamment du polypropylène, afin d’en faire des blocs des blocs de construction. GBC offre ainsi une alternative locale aux géants du traitement des déchets, tels que Veolia ou Paprec. "Lorsque des industriels nous confient leurs déchets, nous leur permettons un suivi et leur proposons de réutiliser chez eux les blocs construits avec leurs propres déchets". En effet, ces parpaings plastiques de 3,5 kg, et long de 60 cm s’empilent comme des Lego, et peuvent servir autant à des aménagements intérieurs qu’extérieurs.

Une matière normalisée

GBC récolte déjà 100 tonnes par an de polypropylène dans son atelier. Les plastiques passent alors dans un simple broyeur, qui les émiette en granules de 9 mm de diamètre. Mais ce procédé purement mécanique atteint aujourd’hui ses limites, notamment en termes de capacité. La levée de fonds, à laquelle l’Ademe pourrait participer via des subventions, financera une usine de 2 000 à 3 000 m² qui devrait sortir de terre en 2024 afin de transformer jusqu’à 800 tonnes de plastique par an. "La future ligne de transformation inclura une extrudeuse, qui fera fondre le plastique avant de le trancher en granules, précise Pierre-Alexandre Coutand. Ainsi, par rapport au modèle actuel, la matière obtenue sera standardisée et plus stable. Avec ces équipements, nous pourrons également prendre en charge le polystyrène ou le polyéthylène".

Un modèle duplicable

Les granules formés sont ensuite envoyés chez ADP 85, un plasturgiste localisé à quelques kilomètres, aux Epesses, qui se charge de mettre en forme les blocs. Des filiales de GBC assure derrière la vente. La plupart des blocs sont aujourd’hui vendus par Block To Pool qui propose de bâtir des piscines privées en kit, auprès de particuliers ou de piscinistes comme Aquapose. De leur côté, Block To + se concentre sur l’aménagement paysager comme les jardinières, et Block To Farm sur les constructions agricoles comme les silos ou hangars. "Une autre section, Block To Back, devrait également voir le jour afin de récupérer les blocs en fin de vie, qui sont recyclables jusqu’à sept fois", précise le fondateur. La société, dont le chiffre d’affaires actuel est de 100 000 €, espère le multiplier par six dès l’année 2023.

Les fonds levés permettront également d’accroître les effectifs de 5 à 14 personnes, avec des employés dédiés au tri en atelier, ou encore des commerciaux. La future usine a d’ailleurs déjà une place prédestinée, aux Epesses, juste en face du partenaire ADP 85. "Toute notre activité restera sur le territoire. Il n’y a pas d’intérêt à faire voyager des déchets sur de longues distances", confie Pierre-Alexandre Coutand. Ce modèle d’économie locale vient d’ailleurs d’être récompensé par le label environnemental Ruptur. "Par contre, une fois consolidé ici, notre modèle sera duplicable. Il nous suffira d’identifier des industriels avec des déchets et un plasturgiste dans une même zone pour nous lancer".

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