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Gabriel Terrasse relance l'Hydroptère, le voilier le plus rapide du monde
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Gabriel Terrasse relance l'Hydroptère, le voilier le plus rapide du monde

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27 ans après le premier vol de l'hydroptère, le premier voilier à foils conçu par Alain Thebault et Eric Tabarly, Gabriel Terrasse relance un projet de recherche autour de ce bateau légendaire. Baptisé Hydroptère 2.0, le projet vise à optimiser les performances du bateau pour en faire une plateforme de R&D collaborative pour les industries aéronautiques et navales.

Le projet Hydroptère 2.0 associera des acteurs des industries aéronautiques et navales, des laboratoires de recherche universitaires, des écoles d'ingénieurs et des équipementiers — Photo : DR

Il reste, près de trente ans après sa conception, le bateau le plus rapide du monde. Sa vitesse de vol a été enregistrée à 55,5 nœuds en 2009 (102,78 km/heure) alors que les bateaux les plus rapides de la coupe de l'America ont atteint 53 nœuds en 2021. L'Hydroptère était pourtant à l'abandon dans un port d'Hawaï depuis 2015. Gabriel Terrasse, 44 ans, ex-directeur de projet supply chain chez Sanofi, et Chris Welsh, navigateur américain à la tête du programme d'exploration scientifique sous-marin Pentarius, rachètent ce géant des mers (24 m de large, 18 m de long) aux enchères en juin 2019 pour 8 500 dollars. Leur idée : monter un consortium de recherche collaborative pour améliorer les performances du bateau à la fois en termes de matériaux, de propulsion vélique, d'hydrodynamique et d'aérodynamique et pour favoriser les débouchés industriels. "Les recherches en propulsion vélique pourront avoir des répercussions sur les programmes de propulsion décarbonées déjà entamés pour les cargos et les paquebots, ou permettre le développement d'avions à effet de sol (type Ekranoplan)", indique Gabriel Terrasse.

Un futur atelier à Saint-Nazaire

Le projet piloté par Gabriel Terrasse en solo, suite à la disparition de Chris Welsh, associe Eric Rambaud, le directeur du technocentre Airbus de Nantes qui accueille les bureaux de l'équipe, Loïc Dorez, architecte naval, directeur pendant 15 ans du bureau d'études de Groupama Sailing Team et différents conseillers techniques, anciens cadres de Dassault et d'Airbus. Le projet associera aussi des acteurs des industries aéronautiques et navales, des laboratoires de recherche universitaires, des écoles d'ingénieurs et des équipementiers de la course au large. Un atelier où sera basé le bateau devrait être trouvé à proximité du port de Saint-Nazaire pour les essais en mer. Pour l'heure, une partie du bateau a été rapatriée en France sur fonds propres et grâce à la mise à disposition par Airbus de sa liaison maritime entre la Californie et Saint-Nazaire.

Un budget de deux millions d'euros par an

Le chef de projet recherche des financements pour rapatrier la coque centrale jusqu'au quai d'embarquement d'Airbus en Californie. Son objectif : remettre le bateau en condition de vol avant la fin de l'année 2021 avant d'entamer la phase de recherche et d'optimisation en 2022. L'hydroptère participera aussi à des événements sportifs et des courses et tentera de battre son propre record de vitesse. Un volet éducatif est également prévu dans le projet afin de promouvoir les sciences grâce aux applications concrètes sur l'hydroptère et booster l'intérêt pour le sport, les sciences et l'ingénierie auprès des jeunes femmes.

Le budget annuel du programme est estimé par son concepteur à près de deux millions d'euros. Il compte sur l'adhésion de sponsors, les aides du territoire, l'apport technique de ses partenaires et des financements dans le cadre de projet de recherche. Gabriel Terrasse est confiant : "Le projet plaît. Il suscite un véritable engouement".

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