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Fortes perspectives de croissance pour le concepteur de machines Robot System
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Fortes perspectives de croissance pour le concepteur de machines Robot System

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Situé à Thouaré-sur-Loire (Loire-Atlantique), Robot System dessine et fabrique des machines équipées de robots pour l’industrie. La PME vient de boucler une année de recrutement intense et vise une croissance de 25 % par an.

Sébastien Pervis, directeur opérationnel, et Fabienne Bourdais-Galmard, présidente de Robot System, une société qui conçoit des machines équipées de robot — Photo : David Pouilloux

À l’échelle de cette PME, on peut parler d’un renouvellement fort et d’un recrutement intense. "Huit personnes sur dix-sept que compte la société sont arrivées en un an, dont sept recrutements, précise Fabienne Bourdais-Galmard, présidente de Robot Sytem, une société implantée à Thouaré-sur-Loire, près de Nantes. C’est un élément clé de notre plan stratégique 2023. Il vise une augmentation du chiffre d’affaires de 25 à 30 % par an. La première étape de ce plan consistait à bâtir une équipe pour l’avenir. Les compétences sur ce secteur d’activité sont très recherchées et il fallait agir vite."

Le plan de Robot System ? Il se décline en quatre axes : l’innovation au service de l’usine du futur, l’écoresponsabilité, le capital humain (formation, bien-être au travail, etc.) et les services aux clients (assistance, conseil, maintenance…). "Nous recentrons notre activité sur le Grand Ouest, de la Normandie à la Gironde, précise la dirigeante. Nos clients sont en recherche de proximité. Et on tient à rayonner localement."

Faire le lien entre des géants mondiaux

L’entreprise, qui réalise 2,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, propose des machines dont le coût oscille entre 100 000 et 800 000 euros, pour un prix moyen de 250 000 euros. "On fabrique une dizaine de machines par an. C’est un coût important pour une PME ou une ETI, mais il existe des aides. La robotisation se démocratise, explique Sébastien Pervis, directeur opérationnel. Dans le cadre du plan de relance, l’État va mettre 800 millions d’euros sur la table pour l’automatisation et la robotisation de notre industrie."

Une aubaine pour Robot System dont les machines sont utilisées dans les domaines de l’automobile, la métallurgie, la plasturgie, le bois-papier, l’agroalimentaire et l’électronique. "Nos fournisseurs et nos clients sont des géants mondiaux. Nous faisons le lien entre eux", explique Fabienne Bourdais-Galmard. Les fournisseurs de Robot System sont principalement le franco-suisse Stäubli qui fabrique des robots en France, le géant japonais du secteur Fanuc. Les clients : Renault, Valeo, Kraft, Legris, Lu, Matra communication, Parker…

"Nous sommes des intégrateurs, explique Sébastien Pervis. Nous ne vendons pas qu’un robot, nous vendons une machine dans laquelle il y a un robot qui n’est qu’un élément de la machine. Dans notre bureau d’études, nous dessinons et concevons la cellule qui enveloppe le robot, un robot standard que l’on achète. De notre côté, nous intégrons la partie préhension du robot qui saisit les pièces, l’environnement mécanique qui véhicule les pièces en direction du robot, la partie électrique et le système de sécurité et de contrôle. Nous installons des caméras, c’est-à-dire que l’on ajoute des yeux au robot. Enfin, nous le programmons pour la tâche qu’il va accomplir. Nous concevons aussi les interfaces homme-machine. On fait du sur-mesure pour nos clients."

Le robot, un élément de la performance de l’usine

Le robot est un élément qui participe à la performance globale de l’usine. "La robotique permet de soulager l’opérateur, sur des tâches difficiles, lorsque les pièces sont lourdes. Les salariés sont déployés sur d’autres activités, de surveillance, de contrôle, de fourniture de pièces au robot, qui sont moins difficiles et plus intéressantes. Ils peuvent monter en compétences et avoir de meilleures conditions de travail. Par ailleurs, pour une entreprise, un robot peut aussi résoudre des problèmes liés au manque de main-d’œuvre sur des métiers peu attractifs. Quand une grosse commande arrive, certains de nos clients se disent qu’ils vont pouvoir y répondre."

Autre volet ? La concurrence à l’échelle planétaire. "Certains de nos clients reconnaissent que la seule façon de maintenir une activité de fabrication en France passe par la robotique, sinon cette activité part en Asie où le coût de la main-d’œuvre est beaucoup plus faible, estime Fabienne Bourdais-Galmard. L’automatisation permet de garder de la compétitivité en France. C’est une transformation industrielle énorme, mais ça permet de conserver des usines dans notre pays ou dans des régions où il y a peu de travail. Quant aux salariés, quand ils voient arriver une machine, ils se disent que certains postes ne seront pas maintenus, mais beaucoup se disent aussi que l’on investit, que c’est l’avenir de l’entreprise qui rentre dans l’usine."

Une carte à jouer avec la réindustrialisation

Fabienne Bourdais-Galmard a repris en main il y a un an Robot System, l’un des pionniers de la robotique industrielle en France, créé il y a 32 ans. "J’aime le terrain, le management opérationnel, le travail en usine", explique la dirigeante, qui a été, au cœur des années quatre-vingt-dix, la directrice de l’ingénierie logistique monde de Renault Nissan. "Avec Robot System, j’ai investi dans une entreprise qui me permettait de contribuer à l’avenir de l’industrie française. J’y ai toujours cru. Toute ma vie, je me suis battue pour qu’une partie de la fabrication reste en France et en Europe. Je sais que c’est difficile, mais je sais que, dans notre pays, nous avons beaucoup de compétences. Une entreprise de conception et de réalisation de cellules robotiques comme Robot System a sa carte à jouer pour accompagner nos grands clients industriels dans ce qui est en train de se passer, en ce moment, avec la réindustrialisation de notre pays."

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