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Fineiral remonte la chaîne de l’aluminium
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Fineiral remonte la chaîne de l’aluminium

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Le groupe Fineiral, spécialisé dans le thermolaquage de profilés aluminium, s’est diversifié il y a cinq ans dans l’extrusion. Une activité sur laquelle les dirigeants, Régine et Thierry Corre, misent pour se développer. Même si la crise du coronavirus a quelque peu freiné la dynamique des trois sociétés du groupe.

Avant de créer Fineiral, Régine et Thierry Corre avaient déjà une société spécialisée dans l'aluminium. Mais ils ont fait "l'erreur de la vendre." — Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

Reinal vient de fêter ses 15 ans. Et depuis sa création, la société spécialisée dans le thermolaquage de profilés aluminium, à Sainte-Hermine, en Vendée, est passée de 40 à 100 salariés et de 3 000 à 30 000 m² en faisant naître deux filiales : Algis, en 2009, une société de stockage et logistique, et Alumnia, en 2014, une entreprise d’extrusion d’aluminium. Ces trois entités, contrôlées par le holding Fineiral (33 M€ de CA prévu en 2019), travaillent aujourd’hui essentiellement pour des industriels comme K-Line, Vérandas Rideau, Art et Fenêtres ou Clôture de l’Océan.

Une forte concurrence étrangère

Et le groupe compte sur sa petite dernière pour continuer à se développer. « Nous extrudons environ 45 tonnes d’aluminium par jour et nous espérons atteindre 60 tonnes », précise Régine Corre, qui dirige les trois sociétés aux côtés de son mari. Car si l’extrusion à permis au couple de se diversifier, elle leur donne aussi l’occasion de développer leurs autres activités. « Cela nous permet de maîtriser l’amont de la filière et les clients d’Alumnia sont ensuite nombreux à faire également appel à Reinal pour le thermolaquage. »

Malheureusement, la crise du coronavirus a quelque peu freiné la dynamique des sociétés du groupe. « Nous avons perdu 20 % de notre chiffre d’affaires en mars, 50 % en avril et à nouveau 20 % en mai », précise Régine Corre, qui estime que l’épidémie de Covid-19 a fait chuter le chiffre d’affaires annuel de Fineiral de 20 %. Pour reprendre une activité normale au plus vite et continuer à se développer, la dirigeante espère surtout que ses clients achètent davantage en France. « Pour relancer la croissance très rapidement, il faut que tout le monde se fournisse localement et que l’État permette aux Français d’acheter dans leur pays. » Car la concurrence est rude sur le marché de l’extrusion. « Nous ne sommes pas très nombreux au niveau national mais nous avons beaucoup de concurrents étrangers. 60 à 70 % de l’extrusion d’aluminium ne provient pas de l’hexagone. »

Pour autant, pas question pour le groupe, de reporter ses projets de développement. « Nous allons investir dans de nouvelles installations et probablement dans un nouveau bâtiment », précise la dirigeante qui souhaite grâce à cela gagner en productivité et en espaces de stockage.

Une première entreprise à 24 et 26 ans

Car le développement d’entreprise, Régine et Thierry Corre ont ça dans le sang. « Nous sommes des entrepreneurs », lancent-ils pour se définir. Ce couple de Bretons n’en est, en effet, pas à son coup d’essai avec Fineiral. En 1984, alors qu’ils n’avaient que 24 et 26, Régine et Thierry Corre ont créé une société de peintures industrielles à Fougères (Ille-et-Vilaine). Une entreprise de 49 salariés qu’ils ont revendue 12 ans après. « Une grosse erreur », estiment aujourd’hui les deux gérants, qui avaient, à ce moment-là, besoin de se structurer, mais qui n’y sont pas parvenus.

Pendant cinq ans, ils ont alors cherché une plus grosse entreprise à racheter et se sont rapprochés de Brest, leur ville natale. Mais dans le Finistère, les opportunités étaient rares. Thierry et Régine Corre se sont finalement résignés et ont décidé de recréer une société dans le domaine qu’ils connaissaient le mieux : le thermolaquage. C’est donc à Sainte-Hermine, dans une région « plus porteuse » pour leurs affaires qu’ils ont tout « redémarré à zéro. »

Aujourd’hui, ce parcours a valu à Régine Corre de décrocher la médaille de chevalier dans l’ordre national du Mérite, dont la vocation est d’encourager les forces vives du pays. Passionnés par leur métier, la dirigeante et son mari ont également réussi à transmettre la fibre entrepreneuriale à leurs enfants. Leurs deux filles, qui ont fait des études de droit, ont finalement créé chacune leur propre société.

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