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Evénementiel : un bol d'air pour Audace mais des marchés toujours à l'arrêt
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Evénementiel : un bol d'air pour Audace mais des marchés toujours à l'arrêt

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Six mois après le confinement, le fabricant de stands Audace est toujours dans l’attente d’une réelle reprise. Il enregistre, comme l’ensemble de la profession, une perte de plus de 80% de son chiffre d'affaires.

— Photo : JDE

Un soulagement, une respiration inespérée. Audace va finalement pouvoir accéder au fonds de solidarité mis en place par le gouvernement. Basée près de Nantes, à Haute-Goulaine la PME qui conçoit et fabrique des stands peut bénéficier des nouvelles mesures d'aides aux entreprises annoncées le 8 octobre par Bruno Le Maire. Sans cela, la PME dirigée par Jean-Luc Morault grignotait sa trésorerie sans voir le bout du tunnel. "On n'aurait pas pu tenir indéfiniment", commente le dirigeant.

Depuis le confinement, quasiment tous les salons professionnels, son principal marché, ont été annulés. Audace ne réalise plus que 15 % de son chiffre d’affaires habituel et ses 22 salariés sont tous au chômage partiel. Pour la première fois, le stock d’Audace est plein. Les racks sont remplis des stands des clients tels que PRB, Réalités, NV Equipement ou encore Vinci. Tous sont stockés en attendant la réouverture des salons professionnels.

De coups durs en coups durs

« Le dernier gros salon que l’on a fait, c’était le Salon de l’Agriculture en février, qui a même fermé un jour plus tôt à cause de la pandémie », se rappelle Jean-Luc Morault. Le dirigeant d’Audace misait sur une reprise de l’activité de salons à la rentrée de septembre comme l’avait annoncé le gouvernement fin juillet. Espoir vite déçu. Mi-août, les foires et salons étaient de nouveau interdits au-delà de la jauge de 5 000 personnes. Fin septembre, le ministre de la Santé Olivier Véran baisse la jauge à 1 000 personnes. Énième coup dur. « On devait faire le salon CFIA à Rennes pour 13 clients, on avait même envoyé les camions là-bas, et tout a été annulé », désespère Jean-Luc Morault.

Le dirigeant ne comprend pas la décision du gouvernement de limiter les événements professionnels. « C'est moins dangereux d’aller sur un salon professionnel que d’aller dans un grand magasin », assure-t-il.

Métiers de l’ombre

Dans la profession, la situation est alarmante. Le nantais BK Event (100 salariés, 9,2 M€ de CA), un des concurrents d’Audace, a été placé en redressement judiciaire fin juin. Électriciens, fleuristes, tapissiers, sociétés de signalétique, etc. : combien de professionnels du salon vivent la même situation ? Si l'aide promise début octobre par le gouvernement est un soulagement, tous plaident pour la réouverture des salons. « Pourquoi les théâtres, les restaurants restent ouverts et pas les salons ? Il n'y a eu aucun cluster dans les petits salons qui ont et lieu. Les organisateurs ont prévu des protocoles très rigoureux pour respecter les gestes barrières », argumente Jean-Luc Morault.

Une nouvelle marque d’aménagement pour rebondir

Avant le confinement, le business était florissant pour Audace. La PME réalisait un chiffre d’affaires de 5,2 M€ en 2019, en croissance chaque année. Pour rebondir, la PME lance une nouvelle marque, Audace Aménagement. Elle propose de créer des showrooms, mais aussi des espaces de visio-conférences personnalisés ou des espaces de coworking. « C’est une activité qui représentait jusqu’ici 5 à 10 % de notre chiffre d’affaires, que l’on réalisait en période creuse en été », explique Jean-Luc Morault. Il espère que cette nouvelle marque permette de limiter la casse.

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