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Europe Technologies : Le groupe veut doubler de taille d'ici cinq ans
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Europe Technologies : Le groupe veut doubler de taille d'ici cinq ans

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Europe Technologies surfe sur ses innovations (découpe et soudure par ultrasons, etc.). Après avoir porté ses effectifs de 120 à 249 salariés depuis 2008, son dirigeant Patrick Cheppe envisage de doubler de taille à nouveau, via une forte croissance organique et des rachats d'entreprises.

— Photo : Gébé2

Sur son stand du JEC Composites Show, un salon d'envergure mondiale organisé mi-mars à Paris, Patrick Cheppe, président d'Europe Technologies a le sourire. La grande messe des pros des matériaux composites offre au Ligérien l'occasion d'afficher ses ambitions : doubler, en cinq ans, la taille du groupe qu'il a fondé. À la fois en termes d'effectifs et de chiffre d'affaires. « Nous allons devenir une ETI », annonce-t-il. Depuis fin 2008, Europe Technologies a déjà doublé ses effectifs (120 salariés environ à l'époque), répartis au sein d'une galaxie d'entreprises. Ses métiers vont de l'ingénierie de pièces, de machines et procédés de fabrication (AIC) à la mécanique (OMPS et Oratech spécialisées dans l'usinage). En passant aussi par l'innovation technologique, avec la réalisation de matériels de soudure et découpe par ultrasons (Sonimat) ou de traitement de surface (Sonats).

Velléités en France et aux USA

« La croissance organique, devrait représenter les deux tiers de notre progression, anticipe Patrick Cheppe. Avec pour principal moteur le marché international, qui compte pour 30 % de l'activité aujourd'hui. On cible en priorité les États-Unis, où notre groupe détient une filiale, mais aussi l'Allemagne ». L'industrie du voisin d'outre-Rhin reste très attractive pour le Ligérien : « Les Allemands n'hésitent pas à mettre le prix lorsqu'il s'agit d'acheter des technologies innovantes qu'ils ne trouvent pas chez eux ». Dans la ligne de mire de Patrick Cheppe figurent également l'Inde, la Russie, le Japon et le Brésil. Même si le dirigeant confie être bloqué par le protectionnisme local. « Un produit d'une valeur de 100 euros se vend 200 euros là-bas. On me dit : produisez sur place ! Mais il faudrait d'abord pouvoir démarrer la commercialisation dans le pays avant de lancer une usine... ». Pour progresser hors des frontières, la société carquefolienne s'appuie sur ses innovations technologiques, comme un robot de découpe par ultrasons, utilisé pour les matériaux plastiques, métalliques, composites ou dans l'alimentaire. « Le robot est équipé d'un couteau vibrant 20 000 à 60 000 fois par seconde, ce qui permet d'écarter la matière au fur et à mesure, donc de réaliser une coupe très nette », vulgarise Patrick Cheppe. Lancée il y a quatre ans, cette technologie s'étend depuis 2012 aux découpes complexes (éléments multimatériaux). Ses clients? Sodebo, Airbus, Daimler, General Electric, l'US Army...

900 000 euros investis

En quatre ans, le groupe a ainsi investi 900 000 euros pour améliorer ses robots de découpe et de soudure par ultrasons, afin de les doter d'un générateur entièrement numérique et capable de calculer précisément l'énergie requise pour avancer, en fonction du matériaux. Cette technologie s'inscrit dans le prolongement du grenaillage, procédé consistant a projeter, via des ultrasons, de petites billes sur des pièces pour les renforcer et augmenter leur durée de vie. Croître passe aussi par l'acquisition de nouvelles sociétés « en France et probablement aux États-Unis ». Pour Patrick Cheppe, l'idée étant d'intégrer soit une nouvelle activité complémentaire, soit une société implantée à l'étranger pour pénétrer de nouveaux marchés et produire aux coûts locaux ».

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