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Etteliot veut transformer les toilettes des vans et bateaux
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Etteliot veut transformer les toilettes des vans et bateaux

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Fondée à Nantes en 2020, la start-up franco-allemande Etteliot a pré-vendu 50 unités de son premier modèle de toilettes qui transforme l’urine en gaz. En ligne de mire, la phase industrielle jalonnée de centaines de ventes et plusieurs embauches.

Alexandre Evrard, cofondateur d’Etteliot, et son premier ingénieur salarié Valentin Milet — Photo : Thibault Dumas

Faire ses besoins dans des toilettes de la taille d’un bagage cabine d’avion qui, en 40 minutes, transforment l’urine en un gaz inoffensif. Voilà l’invention brevetée par la start-up nantaise Etteliot, fondée il y a deux ans, et qui bascule dans sa phase de développement industriel. Cinquante exemplaires de son premier modèle petit format, l’Etteliot S, ont été pré-vendus cette année et des centaines de ventes sont prévues en 2023 à 950 euros TTC l’unité. "À l’aide d’un séparateur entre les urines et les excréments, on peut traiter les premières. Il n’y a plus d’odeurs à supporter et plus de vidange à faire. C’est aussi simple que les WC à la maison, sauf qu’il n’y a besoin ni d’eau ni de produits chimiques", explique Alexandre Evrard, 35 ans, PDG de l’entreprise incubée à l’IMT Atlantique, à Nantes.

200 000 euros de financements

Le petit (20x20x12 cm) boîtier blanc placé sous la cuvette nécessite un simple raccordement électrique pour filtrer, traiter puis évacuer l’urine sous forme d’un "brouillard" de bactéries mortes et d’ammoniac (responsable des mauvaises odeurs) transformé en nitrate. Pour ce qui concerne les excréments, un système de toilettes sèches autonomes sur une semaine est proposé pour l’instant, en attendant la mise au point d’une seconde solution technologique.

Etteliot agrège à ce jour 200 000 euros de financements (notamment de BPI France et de l’IMT Atlantique), en plus de son capital de départ de 47 000 euros. Après un premier ingénieur-salarié embauché cette année, la start-up devrait en compter trois en fin d’année et quatre l’an prochain. "On veut renverser le monde des toilettes dans les espaces restreints, comme l’indique notre nom -Etteliot est en effet le palindrome de toilette - avec une solution autonome et durable", ambitionne le cofondateur, associé avec Gustav Sievers, directeur des nouvelles technologies installé lui à Greifswald (nord de l’Allemagne).

Travail avec le fabricant de camping-cars Pilote

Le marché cible est celui des sanitaires dans les vans, les fourgons puis les bateaux ou les micromaisons. Des univers qui jalonnent le parcours d’Alexandre Evrard, ingénieur diplômé des Mines de Nancy, voyageur en camionnette pour la pratique des sports d’eaux et un temps responsable de production au chantier naval Privilège Marine, aux Sables-d’Olonne (Vendée). Les clients d’Etteliot sont pour l’heure des particuliers ou des entreprises d’aménagement intérieur de véhicules (Vans Designers ou Diligence en Gironde ; Wood and Van en Loire-Atlantique). Un travail commun vient de débuter avec Pilote, le fabricant ligérien de camping-cars et de fourgons.

Les possibilités commerciales semblent immenses. Rien que le marché des véhicules à toilettes sèches représente 40 000 immatriculations à date en France. "On veut d’abord valider complètement l’usage de notre produit auprès d’un public de niche avant de se lancer complètement dans l’industrialisation à grande échelle", pondère cependant Alexandre Evrard. Assemblé à partir d’une soixantaine de pièces fabriquées uniquement en France, l'" Etteliot S " cherche encore une structure de production industrielle pour l’accueillir. Sans doute dans l’ouest de la France, peut-être dans un établissement réservé aux personnes en situation de handicap.

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