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Éolien offshore :Le projet vendéen validé
Vendée # Production et distribution d'énergie # Investissement

Éolien offshore :Le projet vendéen validé

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Le projet de parc éolien offshore au large des côtes vendéennes a franchi une première étape. La phase de levée des risques s'est achevée. Des plans ont été validés. Reste encore à obtenir les autorisations environnementales pour espérer démarrer la construction en 2019.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Désormais, il n'y aura pas de désengagement de notre part sans pénalités associées », précise Lucile Forget, responsable du développement local, pour le consortium qui pilote le projet de parc éolien en mer, prévu au large des îles d'Yeu et de Noirmoutier. Alors que vient de s'achever « la phase de levée des risques », soit deux ans d'études entre 2014 et 2016, le consortium a livré à l'État les grandes lignes de l'architecture du futur site. Et surtout confirmé les prévisions techniques et économiques. Autrement dit, c'est bien faisable et rentable. « Les données récupérées ces deux dernières années confirment que les niveaux de vent, de houle ou encore le volume de production et le prix de revente anticipés s'avèrent conformes aux hypothèses de départ, telles que formulées lors de l'appel d'offres », vulgarise Lucile Forget. Le prix, notamment, n'a pas évolué par rapport aux études préliminaires. Une confirmation importante, sachant que le consortium avait eu, en tout et pour tout, six mois pour répondre à l'appel d'offres qui l'a vu retenu par l'État. Récemment dévoilés, les premiers plans indiquent l'emplacement et l'agencement des éoliennes, en rangées espacées de 1640 mètres, avec environ 1000 m de séparation au sein d'une même ligne. Contrairement à l'idée initiale qui prévoyait plutôt une organisation en quinconce.

Alimenter la consommation de 750 000 personnes

Une évolution causée à la fois par des critères esthétiques, pratiques et de sécurité. Le nouvel alignement offrira ainsi « une meilleure lisibilité » du parc pour les habitants et touristes depuis la côte, mais aussi pour les pêcheurs, qui verront mieux les couloirs au sein desquels ils devraient pouvoir travailler, sans avoir à slalomer. L'autorisation de la pêche à l'intérieur du parc devra toutefois encore être acceptée par la préfecture maritime. Ce parc de 82,5 km² devra accueillir 62 éoliennes, pour un total de 496 MW de puissance installée... Sa production électrique équivaudra à la consommation de 750 000 personnes. Un projet à 2 milliards d'euros.

Des forages jusqu'à 40 mètres

Pour rappel, le projet est porté par la société Éoliennes en Mer Îles d'Yeu et de Noirmoutier, qui a pour actionnaires Engie (47 %), EDP Renewables (43 %) et le groupe Caisse des Dépôts (10 %). Adwen prend en charge la fabrication des éoliennes. « Dès l'été 2014, une campagne géophysique a permis d'obtenir une topographie des fonds, de ses creux, ses bosses, mais aussi de la nature de ses sols, indique Lucile Forget. Sept forages ont ainsi été conduits, jusqu'à 40 mètres de profondeur, notamment pour mesurer la dureté des sols, savoir s'il s'agissait de sols calcaires, granitiques ou autres, si la roche était dégradée ou pas... Indispensable pour faire le choix des fondations et déterminer leurs dimensions. »

Étude environnementale

Prochaine étape, la remise d'une étude d'impact environnemental (notamment les répercutions sur la faune), destinée à l'État début 2017, afin d'obtenir des autorisations d'occupation du domaine maritime et se conformer à la loi sur l'eau.

Encore un long parcours

À ce propos, ladite étude suivra un protocole élaboré et soumis à validation des services de l'Etat et de nombreux acteurs, de l'Ifremer aux associations comme la LPO ou Vendée Nature environnement. Le chemin à parcourir avant la mise en service progressive, attendue entre 2021 et 2023 (pour une exploitation jusqu'en 2041), reste encore long. Cette seconde phase dite « d'études approfondies » comprend non seulement le dépôt des demandes d'autorisations environnementales, mais aussi une enquête publique, devant avoir lieu sur l'été 2017, afin de prendre également en considération l'avis de la population touristique. Alors, seulement, le projet aboutira à « la décision finale d'investissement », prévue fin 2018 pour une construction du parc à partir de 2019.

Dix PME sollicitées en Vendée

D'ores et déjà les entreprises locales sont dans les starting-blocks. « Une dizaine de sociétés vendéennes ont été sollicitées lors des études », assure Lucile Forget. Atlantique Scaphandre et l'électricien ECCS ont ainsi aidé au transport d'équipes sur sites, à la récupération, l'installation d'outils de mesure, AMP a préparé les films de présentation pour le débat public. En Loire-Atlantique, Geophom a réalisé les photo-montages donnant à voir l'aspect du futur parc...

Appels d'offres début 2017

Pour la suite, si des appels à manifestation d'intérêt ont déjà eu lieu, pour le premier appel d'offres plus industriel « il faudra attendre début 2017, avant des premières signatures de contrats au plus tôt mi-2018 », indique la responsable du développement. Les demandes porteront sur les fondations, les mâts et autres équipements. STX pourrait se positionner sur les fondations jacket et les sous-stations électriques, par exemple. « La consultation des entreprises se poursuit. Il nous faudra encore accompagner les sous-traitant vers les certifications et la formation, y compris linguistique. Car l'anglais sera un pré-requis indispensable pour se faire comprendre des grosses entreprises de travaux maritimes qui travaillent en rang 1 », commente Lucile Forget.

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