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Enoa veut mettre de l’intelligence artificielle dans les bus
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Enoa veut mettre de l’intelligence artificielle dans les bus

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Spécialiste de la revente de pièces détachées pour les cars et les bus, Enoa ne compte aujourd'hui que quatre salariés. Mais la TPE vendéenne a de grandes ambitions. Elle développe en ce moment un outil de prédiction des pannes qui devrait rapidement la faire passer à 50 salariés.

— Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

Enoa ne compte que quatre salariés mais aimerait en recruter une cinquantaine dans les deux ans à venir. Implantée aux Sables d’Olonne depuis 2015, la TPE qui commercialise des pièces détachées de car et de bus aux transporteurs ou aux garages, ne cesse de croître. De 295 000 € en 2016, son chiffre d'affaires devrait passer à 680 000 € en 2019. Le tout en freinant son développement. « Nous n’avons malheureusement pas les moyens de nos ambitions », déplore Denis Pasquier, le dirigeant. Faute de trésorerie, l’entreprise est obligée de refuser des commandes. Mais les choses devraient rapidement changer.

Autodidacte, l’entrepreneur de 35 ans, se lance seul dans l’intelligence artificielle et y consacre les trois quarts de ses bénéfices. « Un peu geek » mais sans diplôme dans le domaine, celui qui a déjà imaginé tout son système informatique développe un logiciel permettant d’anticiper les pannes. De la maintenance prédictive, très à la mode dans le milieu industriel. Grâce aux données qu’il va récupérer via des capteurs, le dirigeant sera capable d’envoyer de nouvelles pièces à ses clients, avant même que leurs véhicules n’aient un problème.

Un nouveau bâtiment de 2 000 m²

Avec le développement de cet outil, Denis Pasquier veut bousculer le monde du bus. « Nous sommes le Petit Poucet de ce secteur », concède le dirigeant qui explique que seulement cinq acteurs se partagent le marché des pièces détachées. Le leader, CBM, réalise un CA de 126 M€ et le second, ATS, est aux alentours de 15 M€. Mais le milieu peine à innover. « J’aimerais apporter un vrai service au monde du bus », confie-t-il. D’où l’idée de développer un outil intelligent. Denis Pasquier veut également se lancer dans la vente de cars et de bus, afin de proposer une offre globale à ses clients. Il envisage donc de troquer ses petits locaux contre un bâtiment flambant neuf de 2 000 m². « Tous les plans sont réalisés, nous avons la marque de nos futurs véhicules, il ne nous manque que le logiciel », poursuit le Vendéen. Quand il sera développé, Enoa entamera une levée de fonds. Le dirigeant, qui souhaite rester discret, a d'ailleurs déjà trouvé les investisseurs.

Une filiale française d'analyse de données

En parallèle, le trentenaire hyperactif s’investit dans une tout autre société. Il vient de s’associer à un dirigeant indien pour créer une filiale française de l’entreprise PPTS India. Cette société qui emploie 160 développeurs, est spécialisée dans le traitement et l'analyse de données. Elle propose, notamment, aux sociétés qui cherchent à recruter de leur trouver le candidat idéal. Denis Pasquier dirigera et deviendra actionnaire majoritaire de PPTS France (2 salariés). La filiale s’installera sur le campus numérique, Numerimer, à l’entrée des Sables d’Olonne. Et avec ces compétences, elle pourra bientôt aider Enoa à développer son logiciel. Un projet qui devrait voir le jour d’ici à 2022. Mais le dirigeant n’est pas pressé. « Ce qui m’éclate, c’est de créer, confie-t-il. Une fois que tout sera sur pied, je vais sûrement m’ennuyer. »

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