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En Vendée, le groupe Mousset confie 10% de son capital à ses salariés
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En Vendée, le groupe Mousset confie 10% de son capital à ses salariés

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Le groupe Mousset a démarré en juin la cession de 10% de son capital à destination des salariés basés en France. Une manière de maintenir une dimension familiale au groupe, mais aussi d’impliquer les collaborateurs.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le projet était en route depuis deux ans au sein du groupe Mousset. Il va se concrétiser en 2017, quand les salariés seront effectivement propriétaires des titres de l’entreprise de transport basé à Sainte-Florence (Vendée). « L’ouverture du capital de l’entreprise est effective depuis juin 2016. Les salariés devaient accepter la mesure. C’est obligatoire car ces actions sont gratuites. Du coup, aujourd’hui, tous les salariés (sauf ceux qui s’y sont opposés) sont actionnaires de l’entreprise », précise Frédéric Leblanc, président du groupe. Le groupe compte aujourd’hui 1.300 salariés basés en France et réalise 130 millions d’euros de chiffre d’affaires avec une croissance constante depuis cinq ans.

Rendre les salariés acteurs de l'entreprise

C’est Jean-Michel Mousset qui a émis l’idée de cette ouverture du capital aux salariés. Une manière d’après lui de garder un caractère familial à ce groupe en croissance. C’est aussi un moyen de permettre aux employés de bénéficier du développement de l’entreprise. À Frédéric Leblanc de mettre en place cette mesure : « Mon parcours me donne du crédit (il a démarré comme chauffeur, ndlr). Aujourd’hui, l’entreprise investit, prend des risques et croît, il fallait faire profiter les salariés de cette croissance. Bien sûr, tous les ans, ils touchent un intéressement mais avec l’ouverture du capital, ça donne un levier supplémentaire à l’épargne salariale. C’est un vrai outil de placement. » L’objectif est aussi de rendre les salariés plus acteurs et plus impliqués dans la vie de l’entreprise et dans ses choix.

Pédagogie et transparence

Selon le dirigeant, « il n’y a pas eu de réticences à cette ouverture de capital mais pour certains, c’est très abstrait, voire inaccessible de posséder des titres d’une société. Il a fallu expliquer la démarche. Il faudra continuer ce travail de pédagogie pour expliquer les choix stratégiques de l’entreprise et faire preuve de transparence. Nous avons mis en place un collège d’actionnaires avec des représentants des salariés. Nous avons aussi intégré des conducteurs dans les comités stratégiques pour faire comprendre la stratégie jusqu’au plus bas de l’échelle. »

Un tour de France pour expliquer la démarche

Outre le temps et l’énergie dépensés pour l’opération, l’entreprise a eu recours à un cabinet parisien spécialisé. Cabinet qui assure également la gestion courante de l’opération. « C’est une organisation très lourde sur le plan administratif. Par ailleurs cela nécessite beaucoup de communication avec les salariés. J’ai fait le tour de France pour les rencontrer au cours de réunions pour faire passer le message. C’est nécessaire si l’on veut que l’opération soit un succès », explique le dirigeant. Chaque salarié a reçu un courrier pour expliquer la démarche et recueillir individuellement les adhésions.

S'adapter rapidement

« Nous avons ouvert le capital de l’entreprise aux salariés parce que notre structuration était adéquate. Nous avons un management très horizontal. Il n’y a que deux personnes entre les chauffeurs et moi dans la hiérarchie. Il y a même des groupes de chauffeurs qui n’ont pas d’encadrement et qui sont autonomes. J’aime le terrain, je tiens à garder cette approche », détaille Frédéric Leblanc. Tous les ans, le patron réunit durant deux jours un panel de chauffeurs, sans encadrement, pour prendre la température des équipes et faire remonter besoins et bonnes idées. « De cette manière nous pouvons réagir vite. Nous avons constaté ces dernières années que les entreprises qui s’en sortaient le mieux étaient celles qui étaient capables de s’adapter rapidement. Nous sommes à la recherche de performance. »

Doubler de taille d'ici dix ans

Le groupe Mousset est en croissance continue ces dernières années. Pour le nouveau P-dg, l’idée est de « doubler de taille d’ici dix ans. ». De croissance externe en croissance externe, l’objectif aujourd’hui est d’équilibrer l’activité de l’entreprise entre le secteur de la « cour de ferme » qui a fait son succès et le transport industriel sur le territoire national. À l’étranger, en Pologne en particulier, le groupe Mousset s’appuie sur sa recette du succès du transport des denrées agricoles pour assurer un développement tambour battant. Le groupe est aussi présent au Maroc. De quoi rassurer les futurs actionnaires salariés.

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