Élus et acteurs français de l'éolien flottant exhortent l'État à renforcer son soutien à la filière
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Élus et acteurs français de l'éolien flottant exhortent l'État à renforcer son soutien à la filière

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Des représentants des Pays de la Loire, de la Bretagne, de l’Occitanie et de la Provence-Alpes-Côte d'Azur se sont réunis début mai à Nantes (Loire-Atlantique) à l’occasion du FOWT, événement dédié à l’éolien offshore flottant. Ils appellent le gouvernement à accélérer pour soutenir les industriels français de la filière.

Le démonstrateur Floatgen est en service au large du Croisic depuis 2018 — Photo : Idéol

Les régions Pays de la Loire, Bretagne, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur étaient toutes au rendez-vous lors de la 10e édition des Rencontres internationales de l’éolien offshore flottant (FOWT), qui ont eu lieu en mai à Nantes (Loire-Atlantique). Lors de la conférence de presse, les élus de ces régions et les représentants de la filière appelaient d'une même voix l’État à accélérer son soutien à l'éolien flottant. L’objectif est notamment de faire monter en régime les industriels engagés dans l’éolien flottant sans perdre de temps. "Il faut soutenir cette filière qui est en phase avec les plus gros enjeux actuels : la décarbonation, la souveraineté énergétique et l’apport d’emplois qualifiés sur nos territoires", estime Christophe Avellan, le directeur du pôle Mer Méditerranée.

Un boom aujourd’hui ralenti

"L’éolien flottant est une filière prometteuse pour la réindustrialisation de notre pays", confirme Michel Giorgia, délégué général de France Énergie Éolienne, une association qui regroupe plus de 300 représentants de la filière. Il faut dire que la France s’était bien positionnée sur l’éolien flottant. Le projet Floatgen, au large du Croisic (Loire-Atlantique), la première éolienne flottante du pays, fonctionne déjà depuis 2018. Ce démonstrateur de 2 MW possède un flotteur développé par BW Idéol, société basée à La Ciotat (Bouches-du-Rhône).

Dans le Finistère, la société Eolink va fabriquer, installer et opérer une éolienne flottante dont la mise en service est prévue en 2024. L’Occitanie n’est pas en reste, avec la société sétoise Forssea Robotics qui s’est distinguée durant FOWT, en remportant le prix EDF Pulse. Elle développe une solution de nettoyage de chaîne et de prélèvement d’échantillons, qu’elle pourra tester sur Provence Grand Large, premier parc-pilote développé au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), qui sera composé de trois éoliennes flottantes.

Le premier appel d’offres français de parc flottant, appelé AO5, est en cours. Il sera situé au large des côtes bretonnes avec une capacité pouvant aller jusqu’à 250 MW. Aujourd’hui, la France, la Corée du Sud et les États-Unis sont les premiers pays à avoir lancé des appels d’offres commerciaux dans ces technologies. "Il s’agit de parcs semi-industriels. Les suivants devraient intégrer 1 à 2 GW", précise Michel Giorgia. Pour l’instant, neuf opérateurs ont été sélectionnés pour l’AO5, qui devait initialement être attribué fin 2022, mais qui attend toujours la publication du cahier des charges.

Dans le Sud, le constat semble similaire. "Nous n’avons pas encore le feu vert de l’État sur l’attribution du terrain lié au projet du parc éolien flottant en Méditerranée, AO6. Or, les industriels sont prêts. Les régions sont prêtes. On ne peut pas être encore à la traîne sur le déploiement des EnR, comme nous avons pu l’être par le passé", s’agace le conseiller régional Sud, Christophe Madrolle.

Des critères hors prix

Cet événement FOWT intervient à quelques mois d’une échéance cruciale, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui sera révisée cette année en France. "À notre niveau, nous sommes en lien avec les acteurs industriels. Il faut que les régions soient mises dans la boucle des discussions", appuie Claire Hugues, déléguée aux affaires maritimes en Pays de la Loire. D’ailleurs, pour installer ces parcs, les infrastructures portuaires devront évoluer et s’adapter, ce qui nécessite une implication régionale. Pour Claire Hugues, le premier parc éolien de Saint-Nazaire doit ainsi servir de référence à court terme pour les chantiers à venir.

"Avant fin 2024, il faudrait savoir où seront posés les 50 futurs parcs éoliens offshore français, dont certains seront flottants, afin d’anticiper et avoir une stratégie d’alliance entre l’Europe, l’État et le niveau régional", ajoute Michel Giorgia. "Le temps est compté car le besoin de souveraineté énergétique est de plus en plus une nécessité", ajoute Christophe Manas, conseiller régional de la région Occitanie. Outre cette accélération, les élus et acteurs de la filière appellent à respecter des critères hors prix dans le cahier des charges de ces parcs, afin d’éviter une concurrence chinoise imbattable sur le terrain purement financier. "Il faut par exemple regarder la qualité des produits ou encore leur impact carbone. Si, par exemple, les flotteurs sont transportés depuis l’Asie, leur impact sera beaucoup plus important", analyse Christophe Avellan.

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