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E-Néo produira sa solution de conversion électrique de poids lourds sur l'ex-site Michelin La Roche-sur-Yon
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E-Néo produira sa solution de conversion électrique de poids lourds sur l'ex-site Michelin La Roche-sur-Yon

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La société vendéenne E-Néo envisage d’industrialiser son process de rétrofit électrique de poids lourds fin 2022. Un développement qui s’opérera depuis l’ancien site industriel Michelin de la Roche-sur-Yon.

Jérémy Cantin, président d’E-Néo, envisage d'équiper une vingtaine de véhicules lourds avec sa solution de rétrofit en 2023, puis 150 par an à l’horizon 2025-2026 — Photo : E-Néo

La route est toute tracée pour la TPE de six salariés E-Néo, fondée aux Brouzils (Vendée), début 2019 par Jérémy Cantin. Sa solution de transformation des véhicules thermiques en électrique et hydrogène équipe déjà des poids lourds, créneau qu’elle privilégie à celui de la voiture davantage bouchonné.

En parallèle, elle attend, pour la fin du premier semestre espère-t-elle, une homologation de son produit innovant par les autorités compétences en la matière. Surtout, elle devrait intégrer fin 2022 une partie de l’ex-site Michelin de la Roche-sur-Yon. Cette installation la conduira à "lancer l’industrialisation de (son) process avec un démarrage progressif, révèle Jérémy Cantin, le président la jeune entreprise. La première année, soit 2023, nous pourrions produire une vingtaine d’unités". Pour ensuite accélérer la cadence et équiper "au minimum 150 véhicules chaque année à horizon 2025-2026". Et de préciser avoir déjà noué des contacts avec des utilisateurs de véhicules lourds (camions, autocars, bennes à ordure…) que sont des transporteurs ou collectivités locales "qui croient en notre projet".

Premier essai concluant avec une Coccinelle

Un coup d’œil dans le rétro permet de mesurer le chemin parcouru par l’entreprise. En 2015 éclate le Dieselgate, ce scandale de voitures trafiquées par le constructeur allemand Volkswagen pour tromper les tests d’émissions polluantes. Dirigeant alors d’un garage automobile, Jérémy Cantin s’interroge sur le sens et l’avenir de son métier. "J’ai d’abord commencé à convertir une Coccinelle en électrique, ce qui m’a permis de participer à la rédaction du texte autorisant en France la transformation de véhicules thermiques en véhicules électriques", autrement appelée rétrofit électrique. Fin 2017, des transporteurs viennent à sa rencontre pour discuter de la problématique des trajets courte distance de leurs poids lourds diesel énergivores. Puis, courant 2018, les élus présentent à l’entrepreneur le projet d’hydrogène vert de l’entreprise nantaise Lhyfe, dont l’usine vient de démarrer sa production à Bouin en Vendée.

Dès 2020, les premiers tracteurs électriques (la partie qui tracte le semi-remorque) convertis à l’électrique par E-Néo circulent. Ce qui lui permet d’engranger du chiffre d’affaires (non communiqué) et d’atteindre, au terme de son deuxième exercice, l’équilibre financier.

Une technologie transférable d’un poids lourd à un autre

Désormais, E-Néo embraye sur une autre étape. "Nous équipons les camions avec des piles à combustible et un réservoir d’hydrogène pour prolonger leur autonomie, c’est-à-dire dépasser les 400 km pour les plus de 44 tonnes." Pour bien comprendre la solution de la TPE vendéenne, son président en précise quelques éléments : "Nous enlevons le moteur thermique et les composants qui ne sont alors plus utiles tels que l’échappement, les réservoirs… Nous le remplaçons par un moteur électrique qui, pour être alimenté, nécessite un pack de batteries, une pile à combustible et un réservoir d’hydrogène."

L’innovation de la TPE a d’ailleurs un autre atout : "Notre système est transférable et réutilisable d’un camion à un autre, l’équipement s’amortit donc sur bien plus de temps que pour l’acquisition d’un véhicule neuf."

Alors que les constructeurs de véhicules lourds, gros consommateurs de gasoil, n’annoncent pas de solution "avant 2025 voire 2030, nous apportons déjà la nôtre à la transition énergétique et à la décarbonation de la flotte des utilisateurs", souligne Jérémy Cantin. La mise en place progressive dans les métropoles françaises des Zones à Faibles Émissions (ZFE), réservées aux véhicules les moins polluants, devrait accélérer les demandes auprès de E-Néo.

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