Dans l'Ouest, le Covid et le télétravail accentuent les tensions sur le recrutement en informatique
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Dans l'Ouest, le Covid et le télétravail accentuent les tensions sur le recrutement en informatique

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Des salaires en hausse et des développeurs de plus en plus sollicités. Le covid n’a pas freiné le recrutement des ingénieurs informatique dans l’ouest selon le baromètre du cabinet Externatic. Avec la généralisation du télétravail, la concurrence n’est plus locale, elle devient internationale.

Le cabinet de recrutement spécialisé sur les métiers du numérique compte 11 salariés entre Nantes, Rennes et Bordeaux — Photo : Externatic

45 000 euros de salaire annuel pour un chef de projet contre 43 000 euros en 2020, 29 000 euros pour administrateur système contre 27 000 il y a un an, 41 000 euros pour un ingénieur hardware contre 38 000 euros en 2020 : les salaires des ingénieurs du numérique continuent d’augmenter dans l’ouest de la France. C’est ce que constate le cabinet de recrutement informatique Externatic dans son dernier baromètre, résultat des données enregistrées dans ses agences de Nantes, Rennes et Bordeaux. La période covid n’a pas freiné les recrutements sur l’arc atlantique. "En mars 2020, le nombre d’offres a chuté de 280 à 230", se souvient Franck Gascard, fondateur et PDG d’Externatic. Mais un an plus tard, le cabinet de recrutement bat des records avec plus de 400 offres d’emploi en attente.

Ces demandes viennent aussi bien de grands groupes tels que Système U ou la Société Générale, que des éditeurs de logiciels ou d’anciennes start-up devenues des scale-up. " Le Covid a accéléré la digitalisation des entreprises. Le service informatique n’est plus vu comme un centre de coût support mais comme une source de profit ", constate Franck Gascard.

Une concurrence devenue mondiale avec le télétravail

Les profils les plus recherchés restent les mêmes : les développeurs avec 5 à 10 ans d’expérience. En face, les candidats ne se bousculent pas pour répondre. "C’est dû au confinement, où certains par prudence, ont gelé leur mobilité ", analyse Franck Gascard. "Certains développeurs, sollicités jusqu’à 10 fois par jour par des RH, en viennent à se cacher en retirant leur profil des réseaux sociaux professionnels".

Pour les convaincre, les entreprises n’hésitent pas à faire monter les enchères sur les salaires. Cette "guerre des talents" est accentuée par la généralisation du télétravail. La concurrence n’est plus locale, elle devient internationale. "Certains candidats sont sollicités par des compagnies américaines comme Payfit, DataDock, Netflix pour travailler en 100 % télétravail, proposant des salaires à 100 000 euros. Les entreprises locales ne peuvent pas s’aligner", observe Franck Gascard.

Une inflation qui peut, selon le cabinet nantais, aussi s’analyser comme un rattrapage du niveau de salaires proposé en région parisienne alors que le niveau de rémunération a longtemps été plus bas sur l’arc atlantique. La tendance devrait encore s’accentuer dans les prochains mois, prédit Externatic. "Les DHR nous disent qu’ils s’attendent dans les mois qui viennent à devoir gérer les départs habituels en plus de ceux qui ne s’étaient pas faits pendant la crise sanitaire", indique Mathieu Debroise, consultant recrutement au sein du cabinet.

Cette dynamique du secteur du numérique booste la croissance du cabinet de recrutement. Externatic présente un chiffre d’affaires de deux millions d’euros en 2021 (+25 % en un an), et anticipe un chiffre d’affaires de 2,4 Meuros pour 2022. Le cabinet, qui a déménagé son siège social, Place Graslin à Nantes et ouvert un bureau à La Roche-sur-Yon, compte aujourd’hui 22 collaborateurs, contre six il y a encore quatre ans.

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