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Coup d'envoi d'un projet de reprise du FC Nantes par des entrepreneurs locaux
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Coup d'envoi d'un projet de reprise du FC Nantes par des entrepreneurs locaux

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Portée par l’éditeur de logiciels Proginov, la société Le Collectif Nantais vient de voir le jour. Cette SAS est destinée à recueillir les fonds de souscripteurs pour présenter un projet crédible de reprise du FC Nantes à son sulfureux propriétaire, l’homme d’affaires Waldemar Kita. Le nom des premières entreprises qui s’engagent, dont LNA Santé, la fromagerie Beillevaire ou Artipôle, ont été dévoilés vendredi 4 juin.

Au premier plan Mickaël Landreau, ancien gardien et capitaine emblématique du FC Nantes, impliqué dans le projet porté entre autres par Philippe Plantive, dirigeant de Proginov (ici en arrière-plan) — Photo : Cyril Raineau

Au terme de six mois de travail, Le Collectif Nantais est né. Dernière ce nom, une SAS destinée à recevoir l’argent de souscripteurs "attachés aux couleurs du FC Nantes et ses valeurs", dixit ses promoteurs. L’objectif in fine est de présenter un projet de reprise "crédible" du club à son actuel propriétaire, l’homme d’affaires Waldemar Kita, en proie à une fronde de supporters après nombre de différends dont le maintient sur le fil du club en Ligue 1 ne fut que le dernier épisode d’une longue série.

Ces souscripteurs sont en premier lieu les entreprises puisque le ticket d’entrée est au minimum de 100 000 €, sans limite d’investissement. À la présidence de la SAS Le Collectif Nantais, l’éditeur de logiciels de gestion Proginov, situé dans la région nantaise, à la Chevrolière (50 millions d’euros de chiffre d’affaires, 282 collaborateurs), sponsor depuis plus de 20 ans des canaris. Le sens de la démarche a été détaillé par son président Philippe Plantive lors d’une conférence de presse, vendredi 4 juin : "Nous sommes des chefs d’entreprise, nous sommes habitués à prendre des risques", dit-il en préambule. Avant d’exposer son credo : "Réenraciner le club à son territoire". D’où l’appel aux personnes physiques, aux associations, mais aussi surtout aux entreprises locales pour s’intégrer à ce nouveau collectif à propos duquel les supporters ont été informés en janvier.

Plusieurs entreprises du territoire déjà impliquées

Outre Proginov, souscrivent au projet le spécialiste vendéen de la cartouche d’encre Prolaser (55 millions d’euros de chiffre d’affaires, 180 salariés), le groupe familial nantais LNA Santé (625 M€ d’euros de chiffre d’affaires), la société de gestion créée à Nantes Fastea Capital, la fromagerie de Machecoul Beillevaire (40 millions d’euros de chiffre d’affaires) et Millet Menuiserie (Deux-Sèvres). Ce vendredi 4 juin, une autre entreprise a confirmé sa participation financière, l'enseigne vendéenne Artipôle qui réunit des milliers d’artisans du bâtiment de la région. Certaines entreprises étaient déjà sponsors du club, d’autre non.

"Je ne peux donner le nom d’autres souscripteurs, qui sont pourtant souvent ceux qui donnent le plus, car ils souhaitent rester discrets", remarque Philippe Plantive. Manitou, qui vient de se retirer du sponsoring du FC Nantes, n’est (pour l’instant) pas de l’aventure. Quant à l’absence du groupe immobilier nantais Réalités, qui devait construire le Yellopark du FC Nantes (le nouveau complexe sportif) en collaboration avec Waldemar Kita avant que le projet soit abandonné : "Je ne connais pas son PDG Yoann Joubert", a simplement expliqué le président de Proginov. Enfin, le vendéen Piveteau Bois (1 000 collaborateurs, 250 millions d’euros de chiffre d’affaires), dit soutenir l’initiative mais n’a pas encore participé financièrement. La collecte de fonds se poursuit.

Par ailleurs, d’anciennes gloires du club comme Nicolas Ouédec, Nicolas Savinaud ou Mickaël Landreau (ce dernier s’investit aussi personnellement dans le projet) sont dans la liste des souscripteurs.

Le compte précis des sommes actuellement récoltés n’est pas précisé, Philippe Plantive se bornant à observer qu’elles dépassent 2,5 millions d’euros. "Ça ne fait que commencer", remarque le dirigeant. Et de caresser l’espoir "de réunir 20 millions d’euros, ce qui nous donnerait une assise nous permettant d’exister".

Les fonds placés sous séquestre en attendant une éventuelle reprise

Reste que l’actuel propriétaire est maître du temps, n’ayant, à ce jour, nullement exprimé sa volonté de vendre le club. "J’ai parlé à Waldemar Kita de cette initiative en février, fait savoir le président de Proginov, il mérite le respect car il a investi son propre argent dans le club. Nous ne sommes pas dans un scénario d’affrontement mais de succession. Nous irons soit discuter en direct avec lui (en cas de vente, NDLR), soit il discutera avec un nouvel acquéreur, lequel sait qu’il pourra compter sur l’union sacrée que nous formons en tant que collectif".

Lequel collectif nantais veut parer à toute éventualité et donc être prêt à dégainer un projet crédible au plus tôt, soit "dans quelques mois". Les fonds recueillis seront placés sous séquestre auprès du Crédit Mutuel.

En attendant une éventuelle reprise du FC Nantes, Proginov demeure partenaire du club, car, selon son président, "nous sommes attachés à cette institution, mais aussi parce qu’il vaut mieux être à l’intérieur pour pouvoir appréhender la manière dont les choses évoluent et apprendre si un repreneur se présente." Le match est loin d’être terminé.

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