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Coronavirus - Zoo des Sables d’Olonne : « Pour les parcs animaliers, c'est la double peine »
Témoignage Vendée # Tourisme

Coronavirus - Zoo des Sables d’Olonne : « Pour les parcs animaliers, c'est la double peine »

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Si la crise du coronavirus empêche les zoos d’accueillir des visiteurs, elle ne les décharge pas de leurs missions quotidiennes : soigner, nourrir les animaux et entretenir les espaces. Le gouvernement l’a bien compris et a débloqué 19 millions d’euros pour aider ces structures. François Gay, gérant du zoo des Sables d’Olonne (Vendée) témoigne.

— Photo : Olivier Hamard – Le Journal des Entreprises

« De mi-mars à fin avril, nous avons perdu 300 000 € de chiffre d’affaires, soit 12 % de notre chiffre d’affaires annuel, qui s’établit à 2,5 millions d’euros. Pendant cette période de six semaines, nous enregistrons en moyenne 20 000 entrées. Pour autant, nos dépenses sont incompressibles. Nous devons nourrir les animaux, les soigner, entretenir notre parc de trois hectares et rémunérer nos salariés. Pour nous, c’est la double peine. Chaque mois, nos charges s’élèvent à 100 000 €. 13 salariés travaillent constamment sur le zoo. C’est l’effectif minimum nécessaire au fonctionnement du parc lorsqu’il est fermé. Mais normalement, le zoo est ouvert depuis début février et, à cette période, les salariés sont deux fois plus nombreux. En plein été, nous employons jusqu’à 30 personnes.

Une panthère du zoo des Sables d'Olonne. — Photo : Zoo des Sables

« On ne peut pas s’attendre à rattraper le manque à gagner »

Les vacances d’avril sont très importantes pour notre structure, nous savons que nous ne retrouverons pas ce que nous avons perdu, même si la saison est bonne. Notre fréquentation ne doublera pas cet été et même si c’était le cas, les mesures barrières nous empêcheraient d’accueillir trop de monde. On ne peut donc pas s’attendre à rattraper le manque à gagner. Heureusement, cette année, nous avions testé l’ouverture du parc à Noël, ce qui nous a permis d’avoir une petite rentrée d’argent.

Mais en mai et juin, nous réalisons 400 000 € de chiffre d’affaires en moyenne. Une part importante de ce chiffre sera également amputée cette année. Nous pouvons supporter une fermeture de quelques semaines, mais pas de plusieurs mois.

Des maki catta du zoo des Sables d'Olonne — Photo : Zoo des Sables

19 millions d’euros pour les parcs animaliers

Pour aider les structures animalières, le gouvernement a donc décidé d’accorder une aide financière de 19 millions d’euros aux parcs zoologiques, cirques et refuges « au titre de l’alimentation et des soins prodigués aux animaux. ». Pour nous, ce fonds va permettre de supporter une partie des charges. Nous avons également fait une demande de prêt garanti par l’État. C’est une mesure vitale qui nous permettra de ne pas déposer le bilan.

Malgré tout, l’année va être difficile. Grâce à nos cinq principaux mois d’activité, d’avril à fin août, nous vivons toute l’année. Nous espérons donc ouvrir le plus tôt possible. Si le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé que les petits musées pourraient rouvrir dès le 11 mai, nous devrions également pouvoir le faire. J’espère que l’on pourra à nouveau accueillir des visiteurs à partir du 16 mai. »

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