Coronavirus : les hôtels et restaurants du Grand Ouest demandent une annulation des charges et taxes
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Coronavirus : les hôtels et restaurants du Grand Ouest demandent une annulation des charges et taxes

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Alors qu'ils ont perdu plus de 50 % de leur chiffre d'affaires depuis le début du confinement, les hôteliers et restaurateurs de Bretagne et Pays de la Loire demandent à être exonérés de taxes, charges et impôts locaux pour l'année 2020.

Le Groupement national des indépendants - hôtel, café, restaurants (GNI-HCR) Grand Ouest, qui rassemble 1 500 hôtels et restaurants en Bretagne et Pays de la Loire, demande un plan de relance dédié au tourisme — Photo : DR

« Chaque semaine supplémentaire de confinement accroît dramatiquement et de manière exponentielle le nombre de défaillances d’entreprise de notre secteur estimé à ce jour à 30 % », constate Catherine Querard, présidente du GNI-HCR (Groupement national des indépendants - hôtel, café, restaurants) Grand Ouest, qui rassemble 1 500 hôtels et restaurants en Bretagne et Pays de la Loire. « Le redémarrage sera d’autant plus lent que les entreprises auront souffert pendant la crise, pour celles qui survivront. Aucun entrepreneur de notre secteur n’en sortira indemne et pas davantage ses équipiers », s’alarme celle qui est aussi vice-présidente nationale du Groupement National des Indépendants.

Selon une enquête réalisée entre le 1er et le 8 avril par l’Observatoire régional du tourisme auprès de 5 500 professionnels du secteur, les hôtels et restaurants des Pays de la Loire indiquent une perte de plus de 50 % de leur chiffre d’affaires depuis le début du confinement. L’impact financier est d’autant plus important que les entreprises du secteur sont en majorité des TPE.

Annulation des charges et taxes en 2020

Pour le GNI Grand Ouest, comme pour l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie de Loire-Atlantique, les dispositifs actuels mis en place pour affronter la crise liée à la pandémie du coronavirus ne seront pas suffisants. Dans ce contexte de confinement prolongé, les deux organisations demandent une annulation des charges mais aussi des taxes et des impôts locaux pour l’année 2020 pour les milliers de PME de l’hôtellerie et de la restauration en Bretagne et Pays de la Loire qui ont dû fermer leurs portes.

« Le Prêt Garanti par l’État (PGE), pour ceux qui peuvent en bénéficier, n’est qu’une béquille qui devait permettre aux entreprises de relancer leur production après un mois de fermeture. Aucune entreprise indépendante ne peut absorber des reports de charges, de loyers, qui reviendront les frapper à leur réouverture ! », explique Catherine Querard.

Elle reçoit tous les jours une cinquantaine d’appels d’hôteliers. Certains se sont portés volontaires pour accueillir des sans-abri, d’autres accueillent du personnel soignant comme à Saint-Nazaire. Mais la plupart, qui sont situés en zone touristique, sont fermés. Certains se retrouvent même dans une situation difficile. « J’ai reçu un appel d’un hôtelier qui vit dans son établissement avec sa femme. Il me demandait de l’aider parce que sa banque lui a refusé le prêt garanti par l’État », indique Catherine Querard.

Annulations en cascade cet été

Passées les premières semaines à gérer les démarches administratives, et les annulations pour les vacances de Pâques, les hôteliers s’interrogent sur la saison estivale. « Les gens n’arrivent pas à se projeter jusqu’à cet été », constate Catherine Querard. C’est ce que constate aussi Frédéric Suire, propriétaire de deux hôtels-restaurants d’une vingtaine de chambres chacun à Saint-Brévin et Préfailles, en Loire-Atlantique, qui compte 15 salariés à l’année et 35 saisonniers l’été. « En ce moment, on reçoit trois appels par jour pour annuler des réservations pour cet été. D’habitude c’est l’exact contraire, c’est à cette époque que les gens réservent ».

S’il s’inquiète pour la saison estivale, il est aussi inquiet pour l’après. « Ce qui nous inquiète, c’est le redémarrage. Cet hiver, en basse saison, il faudra payer les fournisseurs, les échéances sociales alors que l’on n’aura pas refait le stock que l’on fait d’habitude l’été », s’alarme le dirigeant. Il estime qu’il retardera ses investissements d’au moins trois ans. « Nous avons obtenu le prêt garanti par l’État mais ce sont des grosses sommes que l’on n’avait pas prévu d’emprunter. Cela va repousser nos investissements », explique-t-il.

Prochaine étape : négocier avec les assurances

Il fait partie des gérants d’hôtels avec lesquels Catherine Querard échange sur l’après-crise « Nous ne sommes pas dans le catastrophisme, nous nous soutenons, réfléchissons et échafaudons des stratégies », explique la présidente du GNI Grand Ouest.

Première étape : négocier avec les assurances la prise en charge exceptionnelle de perte d’exploitation à hauteur de 30 %. Le GNI Grand Ouest demande aussi un plan de relance dédié au tourisme.

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