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Coronavirus : le groupe Atlantic redémarre son activité en s'appuyant sur le marché du remplacement
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Coronavirus : le groupe Atlantic redémarre son activité en s'appuyant sur le marché du remplacement

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Après 15 jours de fermeture, le groupe vendéen Atlantic, spécialisé dans les solutions de confort thermique (chaudières, chauffe-eau, pompes à chaleur...) relance progressivement l'activité de ses 11 sites français. Cette reprise, actuellement portée par le marché du remplacement, devra être confirmée par le redémarrage des chantiers du neuf dans la construction.

Le groupe Atlantic a redémarré la production sur l'ensemble de ses sites français — Photo : Groupe_Atlantic

« Après l’annonce des mesures de confinement, nous avons fermé tous nos sites français, parmi lesquels nos deux usines dans l’Est dont certains salariés étaient touchés par le coronavirus. Nous avons toutefois continué à livrer à partir de nos stocks. Au bout de 15 jours, ceux-ci s’épuisant, nous avons progressivement relancé la production, qui a aujourd’hui repris dans tous nos établissements français, quoique sur un rythme réduit », relate Philippe Redon, directeur financier du groupe Atlantic. Le leader français des solutions de confort thermique fabrique dans ses 11 usines françaises, dont son site historique de La Roche-sur-Yon (85), siège du groupe, chauffe-eau, chaudières, pompes à chaleur, radiateurs, sèche-serviettes… Atlantic emploie 9 000 salariés dans le monde, dont environ un millier en Vendée (800 dans l’usine et 200 au siège de La Roche-sur-Yon), pour un chiffre d’affaires qui s’est élevé en 2019 à 2,2 milliards d’euros.

Concertation avec les salariés

Comme sur tous les sites industriels, le redémarrage de la production a demandé une réorganisation de l’organisation : passage de trois à deux équipes, distribution de masques et de gel hydroalcoolique… « Nous avons redémarré sur la base du volontariat. Maintenant, nous étendons progressivement à l’ensemble des salariés en concertation avec les instances représentatives du personnel. À La Roche-sur-Yon, par exemple, nous avons repris après avoir mis en place des mesures discutées avec les représentants du personnel. Depuis plusieurs années, nous mettons l’accent sur la sécurité, la prévention des accidents du travail, etc. Cela facilite le dialogue », souligne Philippe Redon.

À quand la reprise des chantiers dans le neuf ?

La reprise d’activité s’appuie sur le marché du remplacement qui continue à fonctionner. Les sites d’Atlantic dédiés à la fabrication de chauffe-eau devraient ainsi tourner à près de 80 % de leurs capacités dans les deux semaines à venir. En revanche, ce n’est pas le cas pour les sites spécialisés dans la production de chaudières et de pompes à chaleur. « Les magasins de bricolage, après avoir complètement fermé, ont relancé leur activité via un système de drive mais le niveau demeure faible. Le marché d’équipements neufs sur les chantiers est également bas. Le point crucial, pour nous, va être le redémarrage des chantiers du neuf, mais beaucoup d’opérateurs hésitent encore à renvoyer leurs équipes au travail car, assurer leur sécurité sanitaire, génère beaucoup de contraintes », analyse le directeur financier. Le groupe, qui réalise 45 % de son chiffre d’affaires à l’export, peut néanmoins compter sur certains marchés pas ou peu impactés par la pandémie de Covid-19, comme l’Autriche, l’Ukraine, la Turquie ou encore l’Égypte. « En revanche, ces marchés export, s’ils contribuent à notre chiffre d’affaires, ne peuvent pas soutenir la production de nos sites français, car ils sont desservis depuis nos implantations locales », pointe Philippe Redon.

Paiement rapide des fournisseurs

Le groupe travaille donc sur plusieurs scénarios de reprise. « Mais tout indique que le retour à la normale sera long et compliqué. Nous n’avons pas fait de demande de prêt garanti par l’État. Le groupe est solide financièrement. Nous utilisons donc nos réserves de trésorerie et nos lignes de crédit. La philosophie retenue est de faire en sorte de payer tous nos fournisseurs rubis sur l’ongle. C’est un choix et non une obligation. Dans le même temps, nous surveillons que nos clients nous paient dans les temps. Le but est de ne pas paralyser l’économie avec des retards de paiement », précise le dirigeant.

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