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Coronavirus : le festival Hellfest estime ses pertes à plus de 2 millions d’euros
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Coronavirus : le festival Hellfest estime ses pertes à plus de 2 millions d’euros

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Contraint d’annuler son édition 2020 à cause de la pandémie de coronavirus, le festival de musiques métal Hellfest, qui se tient chaque année en juin près de Nantes, anticipe des pertes qui pourront dépasser les 2 millions d’euros, soit 10 % de son budget annuel. Grâce à la fidélité de son public, le festival devrait limiter la casse et s’en sortir mieux que d’autres.

L'édition du festival de musique métal Hellfest 2020 devait rassembler 180 000 personnes sur trois jours à Clisson, près de Nantes. — Photo : Nicko Guihal

« Fuck you ! » La conclusion de la lettre envoyée début avril par Ben Barbaud, cofondateur du Hellfest et président de l’association organisatrice Hellfest Productions, à son assurance n’était pas tendre. Une invective à la hauteur de sa colère contre l’assureur du festival de musique métal qui se tient chaque année à Clisson, près de Nantes, après sa fin de non-recevoir pour la prise en charge du préjudice lié à l’annulation de l’événement censé se dérouler fin juin. Depuis, les deux parties ont décidé de se remettre autour de la table pour régler leurs différends.

L’enjeu, c’est la prise en charge d’une bonne partie des pertes liées à l’annulation de l’édition 2020 et estimées par Hellfest Productions à plus de 2 millions d’euros. Dans son malheur, le festival de musiques extrêmes semble mieux armé que d’autres. « Beaucoup de festivals n’ont pas pris d’assurance. Pour eux, cela risque d’être compliqué », note Yoann Le Nevé, vice-président de Hellfest Productions. Autre différence par rapport à une grande majorité de festivals : le Hellfest ne dépend pas de subventions publiques. « Sur un budget de 20 millions d’euros, seul le Département de Loire-Atlantique nous donne une enveloppe de 15 000 euros. Ce n’est clairement pas grand-chose. Dès le début du Hellfest, en 2006, on nous a refusé des subventions, du coup on a appris à faire sans », explique le cofondateur du festival.

Seulement 70 demandes de remboursement

L’autre grande force du festival, c’est l’attachement très fort du public alors que la billetterie représente la majorité des revenus du Hellfest (28 millions d'euros de recettes en 2018). « Nous venons d’ouvrir les remboursements de billets et nous n’avons eu que 70 demandes le premier jour », constate Yoann Le Nevé. La plupart des spectateurs devraient choisir de garder leur billet valable pour 2021 et la 15e édition du Hellfest. Car chaque année, les milliers de pass 3 jours s’écoulent en quelques heures. Depuis huit ans, le festival se joue à guichets fermés avec 60 000 spectateurs par jour. Un soutien indéfectible qui va permettre au Hellfest de ne pas trop puiser dans sa trésorerie.

Les producteurs ont pu également compter sur le soutien de leurs deux banques qui ont accepté de reporter le remboursement des prêts en cours. « Nous avons fait 15 millions d’euros d’investissements en dix ans et devons rembourser un peu plus de 2 millions par an », confie Yoann Le Nevé.

L’association organisatrice Hellfest Productions compte 18 salariés permanents. Le festival fait travailler chaque année un millier de personnes sur trois jours et draine 7 millions d’euros de retombées économiques sur le territoire, selon une étude commandée par le festival en 2015.

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