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Coronavirus : depuis Nantes, des entrepreneurs créent un respirateur artificiel en open source
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Coronavirus : depuis Nantes, des entrepreneurs créent un respirateur artificiel en open source

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Quentin Adam, PDG de l'entreprise informatique nantaise Clever Cloud, est parvenu à rassembler autour de lui 250 volontaires – industriels comme Tronico ou STMicroElectronics, start-up tels que Crisp et chercheurs – pour lancer la fabrication d’un respirateur artificiel en open source à faible coût. Le CHU de Nantes le teste actuellement.

— Photo : MakAir

Les essais cliniques du MakAir ont commencé au CHU de Nantes, un mois après le début de ce projet en open source lancé par l’entrepreneur Quentin Adam, PDG de la PME informatique nantaise Clever Cloud et le professeur praticien hospitalier Pierre-Antoine Gourraud. L’industrialisation de ce respirateur artificiel conçu pour traiter les malades du Covid-19 pourrait démarrer à la fin du mois d’avril, une fois que le MakAir sera validé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les industriels Renault et SEB se sont déjà dit prêts à en assurer la fabrication à grande échelle.

Tout a commencé par une vidéo mise en ligne le 22 mars par le PDG de Clever Cloud Quentin Adam et le professeur Pierre-Antoine Gourraud. Ils lancent un appel aux "makers" et à tous les volontaires pour les aider à créer un respirateur artificiel en open source. Immédiatement, ils rassemblent autour d’eux 250 chercheurs, entrepreneurs de start-up tels que les dirigeants nantais de Crisp mais aussi le gérant du Palace Grégory Thibord, ainsi que des ingénieurs travaillant chez Parrot, Michelin, Legrand, Tronico ou STMicroElectronics. « Ils nous ont aidés en nous donnant des cartes électroniques, des moteurs », explique Grégory Thibord.

Confinés trois semaines à Grenoble

Une fois le concept validé, les cinq entrepreneurs nantais à l’origine du projet se déplacent à Grenoble où ils resteront confinés trois semaines, entre leur hôtel et le laboratoire du CEA Tech, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, qui les accueille. « Ils ont laissé leur entreprise en pilote automatique pour bosser entre 15 heures et 20 heures par jour sur le projet », raconte Grégory Thibord.

Ils travaillent nuit et jour pour tester les différentes pièces nécessaires à la fabrication du respirateur. Le CEA leur permet de sécuriser les approvisionnements pour la réalisation de la première série de prototypes. Les conseils régionaux d'Auvergne Rhône-Alpes et des Pays de la Loire ainsi que Nantes Métropole et l’Agence d’Innovation de Défense (AID) financent les recherches.

Des demandes de l’étranger

Accessible en open source, le format de distribution du respirateur n'est pas encore acté. « L’idée n’est pas d’en faire une activité lucrative », rappelle Grégory Thibord, en charge de la communication du projet. Ce qui est sûr, c’est qu’il intéresse le monde entier. « Nous avons reçu plusieurs demandes de l’étranger ».

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