Les caves à vin font partie des rares commerces qui n’ont jamais fermé leur porte pendant la période de confinement. 70 % des 150 franchises du réseau Cavavin (70 M€ de CA) sont restées ouvertes. Les premières semaines, les ventes sont restées faibles, et les boutiques commencent tout juste à retrouver une activité comparable à la semaine d'avant la mise en place du confinement. « J’estime que l’on perdra 10 % de notre activité sur l’année », confie Olivier Mermuys, directeur général du groupe dont le siège social est à Guérande, en Loire-Atlantique.
Depuis le début du confinement, il n’a jamais cessé de travailler, seul au téléphone ou en visioconférence depuis son bureau. La moitié des salariés du siège a été placé en chômage partiel. Parallèlement aux questions financières et RH, il a fallu gérer les angoisses et inquiétudes des 150 entrepreneurs à la tête de ses franchises. Il a aussi fallu s'organiser avec les transporteurs. Un vrai casse-tête. « Sur les huit entreprises avec lesquelles nous travaillions d’habitude, seules deux étaient encore actives et elles ont décidé d’adapter leur plan de route à leurs clients de l’agroalimentaire », raconte le dirigeant.
Click&collect, drive et livraisons
Les franchisés du réseau Cavavin ont dû revoir leur plan. Eux qui privilégient le conseil et l’échange avec le client à travers la dégustation ont dû apprendre à travailler sans contact. Click&collect, drive et même livraisons, chaque franchisé a pris des initiatives pour maintenir le lien. « À La Baule, nous avons créé un drive commun avec d’autres commerçants pour que le client ne soit pas obligé de s’arrêter à chaque commerce », décrit Olivier Mermuys. Chaque initiative est partagée avec les autres franchisés via une sorte de "gazette vidéo" interne.
Plus de rosé, moins de champagne
Manifestement, le confinement a eu un impact direct sur les envies des clients. Dans les paniers, pas de champagne comme d’habitude en cette période printanière où les réunions de famille et fêtes sont nombreuses - les commandes ont chuté de 20 % - mais beaucoup plus de rosé et de plus en plus de "bag-in-box" de trois, cinq ou dix litres. « Dans la boutique de Guérande, on n’avait jamais vendu jusqu’ici de bag-in-box ! Sur l'ensemble du réseau, nous en avons vendu autant que l'an dernier sur la même période », indique Olivier Mermuys. Ce qui est en soi une performance étant donné le contexte actuel si particulier.
Pour accompagner ses franchisés situés en France et dans sept autres pays sur trois continents, à traverser cette période compliquée, Cavavin leur a accordé des facilités de paiement. Pour ceux qui ne pouvaient pas rester ouverts, il leur a aussi proposé de maintenir le lien avec les clients en leur proposant de se faire livrer un kit de jeu pour s’initier à la dégustation de vins. Le groupe s’est ainsi appuyé sur un jeu de dégustation à l’aveugle baptisé « Le Signe œnologique » lancé juste avant la période de confinement. Les quelques ventes permettront de préparer la réouverture, le 11 mai, avec un peu de trésorerie.
