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Comment Wigwam part à la conquête du Canada
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Comment Wigwam part à la conquête du Canada

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Chaque mois, le JDE décrypte avec son partenaire International Ouest Club (IOC) le club des entreprises actives à l’international, les enjeux du développement des entreprises régionales à l’international. En raison de la proximité linguistique et culturelle entre la France et la Belle Province, le marché canadien attire les entreprises françaises, à l’image du cabinet d’ingénierie nantais Wigwam.

Wigmam ouvre une filiale à Montréal, au Canada — Photo : Caroline Scribe

Fondé en 2007 à Nantes, Wigwam (14 collaborateurs, 1,3 M€ de CA) est un cabinet d’ingénierie qui accompagne ses clients professionnels, privés et publics, dans la décarbonation des bâtiments et des territoires, afin de les rendre "2050 compatibles", via une approche systémique. "L’export est inscrit dans l’ADN de l’entreprise qui a été cofondée par deux immigrées : une Allemande et moi-même qui suis Canadienne", expose Marika Frenette, dirigeante de Wigwam. Ce n’est pourtant qu’en 2021 que l’entreprise a fait ses premiers pas à l’export en ouvrant une antenne au Québec, sous le nom de Studio Carbone. "Cette démarche a pris du temps car nous pensions être trop petits pour aller à l’export. En fait, c’est le Covid qui nous a obligés à sauter le pas. La période a été très difficile avec l’arrêt des chantiers. La société est descendue à 4 personnes. En tant que dirigeante, je ne bénéficiais pas du chômage partiel. Il fallait tenter quelque chose, trouver des relais de croissance. D’où le Canada, où je donne des conférences depuis quinze ans", explique la dirigeante.

Choisir son point d’entrée au Canada

Avec les aides de Bpifrance et de la région des Pays de la Loire, Wigwam a recruté un VIE (Volontaire International en Entreprise). Celui-ci a d’abord passé trois à quatre mois à Nantes, le temps de s’intégrer à l’équipe et de comprendre les méthodes de travail. "Les relations avec le VIE sont très importantes et méritent qu’on y consacre du temps. Je suis ensuite partie au Québec avec lui pour participer à tous les événements du secteur pendant un mois. Avant notre départ, j’avais également fait une liste de 20 hypothèses à vérifier sur place pour faire le tri entre les croyances et les faits et définir les priorités de notre projet. Cela enlève le côté émotionnel", indique Marika Frenette. Si Wigwam a choisi de s’implanter au Québec, le sujet mérite réflexion. "Il faut déterminer son point d’entrée au Canada qui n’est pas constitué d’un seul bloc. La province du Québec a l’avantage d’être francophone et de compter beaucoup de Français qui sont des clients potentiels, mais elle ne représente que 8,5 millions d’habitants. Si on vise l’Amérique du Nord ou même le Canada anglophone, il vaut mieux s’implanter ailleurs", conseille la dirigeante.

Le goût de l’export

En un an, Studio Carbone, qui va être filialisé, a gagné quatre clients et réalisé un chiffre d’affaires de 100 000 euros. Un deuxième VIE est en cours de recrutement. En 2023, il sera rejoint par un responsable d’équipe recruté localement. "La France a dix ans d’avance sur le Canada en matière d’ingénierie de décarbonation. Ce qui me conduit à me demander si nous n’allons pas nous développer plus vite là-bas qu’en France d’ici trois ans", s’interroge Marika Frenette. De plus, comme souvent, une première expérience à l’international suscite une dynamique à l’export. Wigwam envisage désormais, outre le Québec, une implantation en Europe du Nord et en Afrique, "un continent inspirant en matière d’économie circulaire et de sobriété".

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