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Comment l'imprimerie Goubault tire profit des services numériques
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Comment l'imprimerie Goubault tire profit des services numériques

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Alors que le marché de l’imprimerie reste difficile, la PME nantaise Goubault Imprimeur améliore son chiffre d’affaires et ses marges grâce à la mise en place de services numériques.

Dirigeant de l'imprimerie créée par son arrière-grand-père, Dominique Goubault réalise plus de 10% de son chiffre d'affaires grâce au papier connecté et à une plate-forme web — Photo : Lauren Kim-Minn

Les services numériques portent l’activité de Goubault. Cette vieille imprimerie nantaise a augmenté l’an passé son chiffre d’affaires (5,6 M€) de 3 % et son résultat net (380 000 euros) de 25 %. De bons scores dans un marché qui vit des heures difficiles. « Le chiffre d’affaires de l’imprimerie de labeur a reculé de 10 % en 2018 en France, selon les fabricants de papiers », assure Dominique Goubault, le PDG de cette PME de 45 salariés, créée en 1897 par son arrière-grand-père. La chute n’a rien de conjoncturelle. Les effectifs du secteur et le nombre d’imprimeries ont ainsi reculé de 17 % entre 2012 et 2016, selon les chiffres de l’Idep, le centre de ressources de la filière communication graphique. En cause : la baisse, dans les mêmes proportions, du nombre d’imprimés.

Pour tirer son épingle du jeu, Goubault a longtemps investi dans de nouvelles machines pour imprimer plus vite et augmenter la qualité de ses produits. La PME s’est aussi inscrite dans plusieurs démarches environnementales, pour imprimer plus proprement tout en se dotant d’un argument de vente supplémentaire. Puis, elle s’est naturellement dirigée vers la RSE.

Désormais, l’imprimerie basée à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), écrit une nouvelle page de son histoire, en jouant la carte du numérique. Comptant deux développeurs informatiques dans ses rangs, elle commence à tirer profit de deux outils lancés il y a deux ans, qui contribuent aujourd’hui à plus de 10 % du chiffre d’affaires.

Papier connecté… au marché local

La première solution, dont le recours reste encore confidentiel, c’est le papier connecté. Il associe un imprimé à des contenus numériques comme un site web, des vidéos ou encore un agenda. « Cela fonctionne comme un QR Code, mais sans QR Code : grâce à un smartphone et à une application, le lecteur flashe la page qu’il est en train de lire et accède à de nouveaux contenus », explique Dominique Goubault.

L’imprimeur nantais propose aussi une plate-forme web permettant aux clients de rentrer leurs données et de valider les bons à tirer en ligne. « Cela permet de réaliser en quelques clics ses cartes de visite ou ses flyers, dans un espace personnalisé. L’intérêt, c’est qu’entre la conception et la livraison les délais sont très rapides », explique le dirigeant. Le service compte aujourd’hui une quinzaine d’utilisateurs. Ce sont tous des entreprises, qui constituent, avec les collectivités, la clientèle de Goubault, pour qui la PME imprime plaquettes, catalogues, calendriers ou affiches.

L'imprimerie Goubault emploie 45 salariés à La Chapelle-sur-Erdre. — Photo : Lauren Kim-Minn

Alors que des imprimeries, des pays de l’Est notamment, ont profité du web pour capter une clientèle plus lointaine, la PME nantaise campe sur ses positions. 85 % du chiffre d’affaires de Goubault est réalisé dans la région nantaise. Et pas question de prospecter ailleurs. « Nous n’avons pas besoin d’aller chercher des clients plus loin », assure le dirigeant, qui, au-delà du business, se revendique comme l’un des étendards du « consommer local ». Avec une vision du circuit court radicale : « Quand je vois certaines de nos collectivités locales imprimer en Ille-et-Vilaine, cela me rend malade ! »

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