A priori, rien ne distingue ce banal immeuble HLM du nord de Nantes de son voisin. Et pourtant, en 24h, cette résidence de 40 logements a réalisé 40% d’économie d’énergie. Son secret se trouve dans la cave de l’immeuble, à la chaufferie. On y trouve deux gros cubes, contenant 36 serveurs informatiques d’où sortent des fils. La chaleur qu'ils dégagent est transférée vers la chaudière qui alimente tout l’immeuble. En moyenne, un logement neuf peut économiser 80 à 150 euros par an, soit 25% d’économies sur sa facture énergétique. L’opération est aussi vertueuse pour la grosse entreprise américaine à qui appartient ces serveurs. Jusqu’ici, comme de nombreuses sociétés informatiques, elle climatisait son data center. En « donnant » la chaleur de ses serveurs, elle réalise de 20 à 30% d’économie d’énergie. A noter qu'en moyenne, la moitié de l’énergie consommée par un centre de données est engloutie dans son refroidissement.
Objectif : chauffer 200 logements sociaux et les nouveaux bains douches
Nantes est la troisième ville à expérimenter le dispositif. La ville de Paris le teste actuellement dans le quartier de la Butte aux Cailles, l’Université Lyon 3 s’y est mis depuis deux ans et un bailleur grenoblois l’expérimente aussi sur des logements sociaux. Nantes Habitat, qui a investi 38 000 euros dans ces deux chaudières numérique, réfléchit déjà à dupliquer le principe sur l’Ile de Nantes. 200 logements supplémentaires seraient alors concernées. Les nouveaux bains douches nantais en seront aussi équipés. Stimergy, la société grenobloise qui a créé et installé le dispositif, travaille en ce moment sur le projet.
Chauffer aussi les piscines
Pour assurer le suivi de ces dossiers, Christophe Perron, le P-dg de cette entreprise grenobloise créé en 2013, pense à recruter une équipe à Nantes. Le potentiel est immense pour la jeune entreprise composée de 10 personnes dont 3 basées à Paris. Son P-dg aurait déjà des projets pour utiliser le même principe pour chauffer des piscines du côté de Grenoble et Paris.