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Comment Cairn développe une nouvelle offre à partir de sa démarche RSE
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Comment Cairn développe une nouvelle offre à partir de sa démarche RSE

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La société nantaise Cairn, qui fabrique des produits gonflables publicitaires pour l’événementiel, a été amenée à revoir son business model à l'issue d'une démarche de transition écologique. Un modèle désormais fondé sur l’usage et non plus sur la propriété.

François Auger, dirigeant de la société Cairn qui recycle les chutes de production en objets promotionnels, tongs, tapis de sol — Photo : Caroline Scribe

Jusqu’à présent, la société nantaise Cairn vendait les produits qu’elle fabriquait, à savoir des structures publicitaires gonflables pour l’événementiel, comme le Bibendum Michelin ou les arches d’arrivée du Tour de France. Prochainement, la PME (20 salariés, 2 M€ de chiffre d’affaires à fin juin 2020), basée à Treillières près de Nantes, les proposera à ses clients en location.

Ce nouveau modèle économique, fondé sur l’usage et non plus la propriété, fait suite au parcours réalisé par la PME pour réduire son empreinte environnementale. "En 2010, nous avions fait un bilan carbone avec l’Ademe. Quelques années plus tard, nous sommes allés plus loin en réalisant avec Planet RSE un bilan plus complet, incluant les aspects sociétaux et de gouvernance. Si elle identifiait des pistes d’amélioration, cette photographie ne fournissait pas à proprement parler de plan d’action. C’est pourquoi je me suis laissé convaincre de suivre le parcours en dix ateliers proposés par Mission Change", relate François Auger, dirigeant de Cairn.

Autoévaluation du bilan carbone

L’association nantaise propose aux entreprises de construire, à travers des actions concrètes, une trajectoire pour diminuer leur impact carbone de 25 % d’ici 2025 et de 50 % d’ici 2030. La première étape du parcours consiste à prendre conscience de l’effet de levier que représente l’entreprise par rapport à un simple citoyen pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’entreprise autoévalue ensuite son bilan carbone grâce à la technologie développée par la société nantaise Toovalu, qui convertit les euros du compte de résultat en équivalents carbone. Cette analyse permet de déterminer les leviers les plus intéressants à activer pour réduire son empreinte carbone.

"Nous étions déjà vertueux en matière de recyclage des déchets, alors nous avons défini trois plans d’actions portant sur les fournisseurs, les matériaux et notre offre", témoigne le dirigeant de Cairn. L’entreprise a ainsi été amenée à revoir sa politique d’achats pour impliquer ses fournisseurs dans sa démarche de décarbonation, à sourcer de nouveaux matériaux issus du recyclage pour fabriquer les toiles de ses structures et à revisiter son offre.

Une offre disruptive

"J’ai trouvé dans cette démarche les arguments qui me manquaient pour faire évoluer mon business model et fournir à mes clients non plus un produit, mais un usage. Nous disposons du plus gros parc matériel de tous les opérateurs en France et même en Europe, nous avons la connaissance des plannings et calendriers de nos clients, nous devons donc être en mesure de leur vendre un abonnement pour réutiliser des produits déjà fabriqués", plaide François Auger, qui parle de démarche "disruptive dans le monde de la communication et de l’événementiel", "vertueuse et commercialement plus facile à vendre".

Cairn, dont l’activité est repartie très fort depuis le mois de juin après avoir beaucoup souffert de la crise sanitaire, espère retrouver son niveau de chiffre d’affaires d’avant-crise, soit environ 3 millions d’euros, tout en continuant de faire avancer sa transition écologique.

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