L'année 2012, marque
un tournant industriel pour Clean Cells, la seule entreprise vendéenne du secteur des biotechnologies. Sa spécialité? Les
tests de sécurité des médicaments biologiques. Plus précisément, la recherche de possibles contaminants lors des étapes de production (bactéries, champignons, virus). D'où son nom de Clean Cells, littéralement: «cellules propres». À ne pas confondre avec les tests toxicologiques qui permettent de dire si le médicament génère en lui-même des risques pour la santé. Jusqu'ici, Clean Cells réalisait ces évaluations ainsi que d'autres tests à façon. Produisant, par ailleurs, des lots de cellules pour les centres de recherches de ses clients. Depuis quelques mois, l'entreprise de biotechnologie fournit désormais directement l'industrie pharmaceutique pour la fabrication de doses cliniques.
Deux projets collaboratifs
«C'était dans les tuyaux, mais il fallait d'abord faire nos preuves. Notamment en acquérant la confiance de nos clients, ce qu'on a fait avec Sanofi, Pfizer santé animale ou Novartis vaccins, en développant nos effectifs, notre chiffre d'affaires», commente Olivier Boisteau, dirigeant et ancien chercheur à l'Inserm. Clean Cells étend aussi ses compétences au-delà de la sécurité. En témoignent, ses deux projets collaboratifs, démarrés cette année. D'abord le programme «ADCC», que la biotechcoordonne en association avec le laboratoire LFB Biotechnologies, l'INSERM U892 (Nantes) et l'UMR CNRS (Tours). Son rôle est de mesurer l'efficacité d'anticorps. «Un chantier important, car il n'existe aucun test permettant de dire que telle cellule du système immunitaire associée à tel anticorps est capable de détruire 90% des cellules cancéreuses», explique Olivier Boisteau. Sa méthode de standardisation non radioactive des cellules du système immunitaire, devant garantir davantage sa fiabilité. Montant du projet: deux millions d'euros, dont 500.000euros pour Clean Cells via le FUI. Autre spécialisation, les thérapies cellulaires et géniques. Respectivement l'injection d'une «cellule-médicament» et d'un gène, le plus souvent manquant. Avec 28millions d'euros, Cell For Cure est l'autre grand projet collaboratif de Clean Cells. Piloté depuis le printemps par une filiale du LFB, son objectif est de trouver un process industrialisé de thérapie cellulaire. Tout en structurant une filière française. Là encore avec une enveloppe de 500.000euros. «Une thérapie cellulaire qui devrait exploser grâce aux cellules souches», prévoit le dirigeant de la biotech vendéenne. En ligne de mire, les médecines régénératives. Avec, par exemple, la possibilité de recréer un cartilage à l'identique sans risque de rejet, après un accident.
Plus de 60% à l'export
En thérapie génique, le Vendéen travaille avec le labo de l'AFM, organisateur du Téléthon
. Clean Cells a aussi réalisé des test de sécurité pour le Néerlandais UniQure, premier à avoir déposé une demande d'autorisation de mise sur le marché d'un médicament en thérapie génique, le Glybera
.
Figurant parmi les leaders européens dans son domaine, Clean Cells poursuit son déploiement à l'international. Exportateur en Espagne, en Italie, en Suisse ou en Belgique, il envisage l'ouverture d'un bureau commercial en Angleterre l'an prochain. Sa part à l'export (33%) devrait doubler dès 2012, et continuer de progresser. «Les médicaments biologiques se développent mieux ailleurs
, regrette son dirigeant. Il y a de moins en moins de site de production en France»
.
Pour accompagner son nouvel essor, Clean Cells a recruté douze personnes depuis l'année dernière. Et quinze nouveaux salariés doivent venir grossir les effectifs d'ici fin 2013. L'entreprise devrait dépasser les trois millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012 avec une prévision de huit millions en 2015. L'extension sur son site de Boufféré est donc plus que jamais à l'ordre du jour. Des plans ont été réalisés pour 500m² supplémentaires, envisagés l'année prochaine.
Clean Cells
(Boufféré) Président: Olivier Boisteau 36 salariés 2,5M€ de CA 02 51 09 27 57
