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Clean Biologics : "Nous nous positionnons sur le marché nord-américain"
Interview Vendée # Santé # Biotech

Olivier Boisteau cofondateur de Clean Cells et directeur de la stratégie de Clean Biologics "Nous nous positionnons sur le marché nord-américain"

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Le groupe vendéen Cleans Biologics, né sur les bases du sous-traitant de l’industrie pharmaceutique Clean Cells qui travaille pour la sécurisation des médicaments biologiques, a repris récemment une société au Canada et investit 10 millions d’euros dans un nouveau bâtiment à Montaigu-Vendée.

Directeur de la stratégie groupe Clean Biologics, Olivier Boisteau est l’un des trois fondateurs de l’entreprise Clean Cells en 2000 — Photo : Stéphane Audran

Comment est née l’entreprise Clean Cells ?

Olivier Boisteau : Clean Cells a été créée en 2000 par trois scientifiques pour développer une activité de sous-traitant de l’industrie biopharmaceutique. Nous assurons le contrôle qualité de médicaments et de thérapies biologiques, tels que des anticorps thérapeutiques, des produits d’immunothérapie ou des vaccins, mais pas sur des médicaments chimiques. En plus de ce contrôle des thérapies, nous garantissons que sur les procédés, il n’y a pas de contamination biologique du produit et qu’il ne présente pas de risques pour un patient. Nous avons élaboré nos propres méthodes analytiques et travaillons sur des médicaments en développement ou déjà sur le marché. Nous effectuons aussi des contrôles sur des thérapies cellulaires ou des thérapies géniques. Nous produisons également des bactériophages, qui sont une alternative pour le traitement des infections bactériennes.

Qui sont les clients de Clean Cells ?

Olivier Boisteau : Nous nous revendiquons sous-traitant de l’industrie pharmaceutique. Nos clients sont les grands groupes et les industriels du secteur et des biotechs. Parmi eux, certains ne peuvent pas toujours investir dans les procédés de contrôle et nous mettons notre métier à leur service. Nous travaillons pour 20 % auprès de clients français, 15 % pour le grand export aux États-Unis, en Asie et en Israël et pour le reste en Europe. Clean Cells emploie 120 personnes pour un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros.

Depuis 2018, Clean Cells a intégré le groupe Clean Biologics. Pourquoi et comment ce groupe s’est-il constitué ?

Olivier Boisteau : Dès le début, nous souhaitions nous renforcer pour atteindre une dimension de groupe. Ce qui s’est réalisé avec l’entrée au capital en octobre 2018 d’un nouvel actionnaire, le fonds d’investissement lyonnais Archimed. Quelques mois plus tard, en mars 2019, nous avons repris Naobios, à Saint-Herblain, qui est un des acteurs du procédé de production de vaccins. C’est une entreprise que nous avions déjà identifiée. Naobios réalise 5 millions de chiffre d’affaires avec un effectif de 45 personnes.

Quelle est son activité ?

Olivier Boisteau : Naobios travaille sur l’amélioration de bioprocédés et la production de lots en petite quantité pour les essais cliniques de vaccins viraux et de vecteurs viraux. Cette production peut aller jusqu’à un ou deux millions d’unités pour les essais de phase 3. Quand les essais sont concluants, nous transférons les procédés à des entreprises qui vont les produire en grande quantité pour leur mise sur le marché. Les clients de Naobios sont essentiellement à l’étranger, aux États-Unis, en Europe et au Japon.

Pourquoi ne pas assurer vous-même cette production en grande quantité ?

Olivier Boisteau : Ce n’était pas dans notre stratégie initiale mais nous nous sommes tout de même posé la question d’une production à grande échelle. Cela implique des investissements très importants, d’environ 90 millions d’euros pour produire 50 millions de doses de vaccins par an, ce qui est nécessaire pour commercialiser un vaccin et cela ne se fait pas en France.

Clean Biologics a récemment repris Biodextris, au Canada. Dans quel but ?

Olivier Boisteau : Biodextris (5 M€ de chiffre d'affaires, NDLR), qui travaille dans le même segment que Naobios, vient renforcer son positionnement. Nous allons pouvoir opérer un transfert de compétences entre les deux, mais cela nous permet surtout de nous positionner sur le marché nord-américain. Rendre plus visibles Naobios et Biodextris est maintenant un de nos enjeux. Nous étudions aussi d’autres opportunités pour renforcer le métier de Clean Cells sur des axes technologiques et des activités que nous n’avons pas encore.

Pour Clean Cells, vous investissez aussi dans un nouveau bâtiment ?

Olivier Boisteau : Clean Cells dispose d’un site de 1 800 mètres carrés à Montaigu (Vendée) et nous construisons à côté un nouveau bâtiment de 5 000 mètres carrés. Les travaux viennent de débuter et seront terminés fin 2022. Cela représente un investissement d’environ 10 millions d’euros, auxquels s’ajoutent quelques millions d’euros pour les équipements. L’actuel bâtiment sera ensuite uniquement dédié au développement de la production des bactériophages. Clean Cells devrait connaître une forte croissance dans les années à venir. Le groupe réalise aujourd’hui 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et on peut imaginer atteindre 40 millions d’euros en 2024, dont 25 millions d’euros pour Clean Cells et les 15 autres millions répartis entre Naobios et Biodextris.

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