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Chantiers STX : quatre candidats à la reprise
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Chantiers STX : quatre candidats à la reprise

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Quatre sociétés sont candidates au rachat du groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore and Shipbuilding. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi la justice sud-coréenne, sans en dire plus sur l’identité des entreprises. Les médias locaux évoquent l'intérêt de trois groupes européens. Le néerlandais Damen, l'italien Fincantieri et le groupe naval français DCNS seraient sur les rangs.

— Photo : Le Journal des Entreprises

J-7. Les banques créancières de STX Offshore doivent trancher le 11 novembre entre ces 4 candidats pour donner leur feu vert au projet de réhabilitation du groupe. En cas de rejet, STX risque la liquidation.

Dans cette négociation, l'État français, actionnaire à hauteur de 33 % joue le rôle d'arbitre sur le rachat d’STX France puisqu'il dispose d'une minorité de blocage au sein du groupe qui détient les chantiers navals de Saint Nazaire. « Depuis des semaines, nous discutons régulièrement avec le ministère de l'Économie et de la Défense sur ce sujet », indiquait David Samzun, maire de Saint-Nazaire, il y a quelques semaines.

Damen favori ?

Qui va donc construire les 14 paquebots commandés aux chantiers de Saint-Nazaire ? Qui veut reprendre un carnet de commande plein pour les dix ans à venir ? Damen ? Le Néerlandais serait en fait le seul qui correspondrait au profil recherché par les syndicats, les élus, et les ministères : un repreneur avec un actionnariat solide, robuste, et pérenne avec une vraie stratégie industrielle. « Si le marché se resserre, il ne faut pas que Saint-Nazaire soit une variable d'ajustement », expliquait David Samzun. C'est le sentiment que les acteurs locaux avaient eu avec les précédents propriétaires des Chantiers de l'Atlantique. Pour sauver sa peau, le groupe STX, présent aussi dans le fret et l'énergie, avait annoncé dès 2013 son intention de vendre suite à de graves difficultés en bourse. La bourse avait été aussi la cause en 2007, de la vente précipitée des chantiers détenus alors par le Norvégien Aker Yards.

Exit Fincantieri et les constructeurs chinois ?

Les candidatures de constructeurs chinois qui ont déjà montré leur intérêt, ne seraient pas considérées par les élus assez fiables. Le risque de transferts de savoir-faire vers la Chine est en fait jugé trop grand. Les élus ne seraient pas non plus emballés par une reprise de l'italien Fincantieri. Pourtant largement favori sur le papier puisqu'il est aussi spécialisé dans le secteur des paquebots de croisière, il serait déjà grillé par l'alliance qu'il a signée avec le groupe chinois CSSC pour construire des paquebots en Chine.

Damen Shipyards, qui possède 32 chantiers navals dans le monde entier, bénéfice en tout cas, auprès des élus comme des sous-traitants et des experts maritimes, d'une bonne image. « C'est une belle entreprise, un vrai industriel de la construction navale. Ce sont eux qui ont fabriqué les premiers des bateaux en série. Ce sont des précurseurs ! Une belle réussite. En plus, c'est un groupe familial, c'est plutôt rassurant », rapportent les sous-traitants nazairiens.

STX France : un résultat net à moins de 1% du chiffre d’affaires

Outre ses 2 600 salariés, les chantiers de Saint-Nazaire font travailler 5 000 sous-traitants. Mais le résultat de l’entreprise reste faible. « On arrive à sortir un résultat net positif, de quelques millions d'euros, mais il reste à moins de 1 % du chiffre d'affaires », confiait Laurent Castaing, directeur général d’STX France en février 2015 dans nos colonnes. Il prévoyait à l’époque un chiffre d'affaires à plus d'un milliard d'euros pour 2017. Pour le dirigeant de STX, les faibles niveaux de résultats de la construction navale pouvaient expliquer à l'époque l'échec de la première mise en vente du chantier naval français.

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