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Cap Eco Recycling mise sur le recyclage des plastiques industriels
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Cap Eco Recycling mise sur le recyclage des plastiques industriels

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Cap Eco Recycling est un spécialiste français du recyclage des plastiques industriels en fin de vie et des chutes de production. Implantée à Puceul (Loire-Atlantique), l’entreprise vient de changer de main, avec le soutien d’Ouest Croissance qui apporte 1 million d’euros d’investissement.

Pierre-Adrien Erismann et Christophe Siraudin, les nouveaux dirigeants de Cap Eco Recycling, une PME spécialisée dans le recyclage des plastiques industriels — Photo : David Pouilloux

Les poubelles des entreprises sont des mines d’or. On pourrait résumer ainsi la philosophie des deux nouveaux dirigeants de Cap Eco Recycling. Christophe Siraudin et Pierre-Adrien Erismann ont pris les rênes de cette entreprise qui est spécialisée dans le recyclage des plastiques industriels en fin de vie et des chutes de production.

Implantée à Puceul (Loire-Atlantique), l’entreprise fait parler d’elle au moment où les matières recyclées ont le vent en poupe. "De très grandes sociétés comme Nestlé ou L’Oréal mettent des milliards sur la table pour intégrer à leurs emballages des matières recyclées, rapporte Christophe Siraudin. C’est une attente des consommateurs. Les entreprises, en particulier les petits industriels, doivent comprendre que leurs déchets plastiques sont des ressources à valoriser pour des entreprises comme la nôtre et pour elles des sources de revenus."

Cap Eco Recycling achète entre 100 et 400 euros la tonne de palettes, cagettes, tuyaux et autres films plastiques à ses fournisseurs, qui n’ont pas à payer pour s’en débarrasser. "C’est une taxe en moins et une source de revenu en plus pour eux", résume Christophe Siraudin.

Christophe Siraudin, codirigeant de Cap Eco Recycling, montre le résultat du premier broyage des plastiques industriels, avant un second, plus fin — Photo : David Pouilloux

"Les déchets plastiques sont aujourd’hui une nouvelle matière première, un immense gisement à exploiter, explique Pierre-Adrien Erismann. Chaque année, en France, 4 millions de tonnes de plastique sont mises sur le marché, seulement 23 % sont recyclés. En Europe, la moyenne, c’est 31 %. L'Espagne est à plus de 36%. " "Nous sommes les mauvais élèves de la classe", lance son associé. Que deviennent les plastiques non recyclés ? "Ils sont enfouis ou valorisés sous forme de chaleur par incinération. Mais c’est une hérésie en termes de gaspillage."

Sur ce secteur d’activité de l’économie circulaire, en plein essor et où la concurrence fait rage, la société génère un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros, cette année, contre 4, l’année passée. Elle compte 17 salariés, dont 4 CDI tout juste recrutés. Près de 10 000 tonnes de plastiques passent sur le site de Puceul, sans compter les activités de négoce de la société.

Autour du bâtiment principal, des pyramides gigantesques de déchets plastiques sont alignées et attendent de passer en préparation. Mais ici, rien à voir avec une décharge où tout est mélangé et sale. "Nous attachons une importance capitale à la propreté, justement parce que l’on traite des déchets, insiste Christophe Siraudin. J’ai toujours travaillé comme ça, ajoute celui qui a travaillé de nombreuses années à l’étranger pour des géants comme Total. Dans une entreprise, on doit pouvoir manger par terre."

Des matières premières pour l’industrie

Les différents plastiques sont analysés, triés et classés, puis broyés afin de servir de matière première aux industriels qui produisent des plastiques — Photo : David Pouilloux

Le ballet des semi-remorques est impressionnant sur ce site. Cet expert du recyclage se fournit en direct auprès de l’industrie (agroalimentaire, plasturgie, logistique, pharmaceutique), de collectivités, de recycleurs ou de récupérateurs et s’adresse également aux négociants et industriels. Les différentes familles de plastiques arrivent en camion, sur des palettes. Ils sont propres et sont strictement triés et classés dans l’atelier avant de passer au broyage. "Nous avons un laboratoire et nous analysons la composition de tous les plastiques qui arrivent, explique le dirigeant. Une fois préparés, les différents plastiques sont broyés finement en granulés multicolores et mis en big bags." La suite ? "Sous cette forme, ils deviennent des matières premières utilisées dans divers secteurs comme la plasturgie, les emballages, l’automobile ou le bâtiment…"

L’entreprise a 4 ans. Les nouveaux dirigeants ont racheté 100 % des titres de Cap Eco Recyling, avec le soutien d’Ouest Croissance, un investisseur unique qui apporte 1 million d’euros. Pour l’investisseur, il y avait une opportunité à saisir. "Le recyclage des matières plastiques est un enjeu primordial pour notre environnement. Cap Eco Recycling est un acteur clé européen dans la structuration de ce marché, avec une croissance importante des volumes de plastique qu’elle traite", dixit Laurent Bodin et Anne Jacquinet-Sulger, d’Ouest Croissance.

Un enjeu primordial pour la planète

Sur le plan de l’outil industriel, l’entreprise a reçu le soutien de l’Ademe (236 000 euros) pour la mise en place d’un silo mélangeur. Elle a obtenu également la certification, ISO 9001, en avril 2021. L’avenir semble clair pour la société. "Dans les semaines qui viennent, nous allons ouvrir une nouvelle chaîne de broyage, qui s’ajoute aux deux en activité, souligne Pierre-Adrien Erismann. Il reste encore beaucoup de plastiques à récupérer et à recycler."

Le duo à la tête de la PME mise sur une croissance du chiffre d’affaires à deux chiffres pour les années à venir et vise sans le dire le doublement du chiffre d’affaires. Enfin, les deux dirigeants ont conscience que leur métier a du sens, pour eux, pour leurs clients et pour les consommateurs. Christophe Siraudin le résume ainsi : "Plus on produit, plus ça bénéficie à la planète."

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