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Cafés Albert veut en finir avec les gobelets jetables
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Cafés Albert veut en finir avec les gobelets jetables

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Les plastiques jetables seront interdits à partir du 1er janvier 2020. La PME vendéenne Cafés Albert avait anticipé cette réglementation. Prête à en finir avec les gobelets à usage unique, elle réinvente son modèle économique.

— Photo : Jéromine Doux - JDE

Le 1er janvier 2020, les plastiques jetables seront interdits en France. Ce jour-là, Cafés Albert sera prêt. Cela fait 18 mois que le président du torréfacteur et distributeur de machines à cafés de La Roche-sur-Yon réfléchit à la question. Pourtant, la réglementation ne devait pas s’appliquer à la distribution automatique, qui a tout misé sur le lobbying. « Mais nous avons appris il y a quelques semaines que la filière serait également concernée, raconte Matthieu Tougeron, dirigeant des Cafés Albert (30 salariés, 4,2 M€ de CA). C’est donc la panique chez les distributeurs. Nous, nous avions anticipé. »

« Nous voulons en finir avec les gobelets jetables »

Son idée : remplacer les gobelets par des mugs en verre chez ses clients en leur offrant ces nouveaux récipients. « Nous voulons en finir avec les gobelets jetables. Et nous avons déjà diminué de 90 % le nombre de gobelets distribués en trois mois », se réjouit le chef d’entreprise qui souhaite notamment élargir sa clientèle grâce à cela.

Mais voilà, Matthieu Tougeron n’arrive pas à convaincre tout le monde. Même en arguant l’urgence climatique. « Certains de nos clients travaillent dans l’agroalimentaire et les normes d’hygiène les empêchent d’utiliser des mugs. D’autres sont sur des sites publics ou ne sont pas prêts à passer le pas. »

Pour ne pas perdre de parts de marché, Matthieu Tougeron est obligé de s’adapter. Il a donc pensé à des gobelets en amidon de maïs pour remplacer le plastique et a imaginé deux filières de transformation pour donner une seconde vie à ces déchets. Une fois utilisés, les récipients seront directement récupérés chez ses clients par ses salariés en charge de l’approvisionnement. Puis ils reviendront dans les locaux de l’entreprise, qui a investi dans un broyeur, afin d’être réduits en miette. Ils seront ensuite envoyés chez un papetier de l’île d’Elle, dans le Sud Vendée, qui les transformera en boîtes d’œufs.

Une filière de valorisation du marc de café

Et le dirigeant ne veut pas s’arrêter là. Il a également imaginé une filière de valorisation énergétique afin de transformer ses 80 tonnes de marc de café produit chaque année en électricité ou en gaz. Pour cela, il travaille avec une société spécialisée dans la valorisation des déchets : Bâti Recyclage, basée à La Ferrière, en Vendée. Cette dernière utilise un camion qui roule au BioGNV et sera chargée de venir récupérer le marc de café afin de l’acheminer jusqu’à deux exploitations agricoles vendéennes, équipées d’une unité de méthanisation. Un changement de modèle dans lequel le dirigeant a investi 70 000 € de matériel.

Un « Monsieur ou une Madame Verte » devrait également être recruté et le chef d’entreprise vient de racheter un terrain voisin pour doubler la surface de ses locaux. L’objectif : créer un espace de tri et augmenter sa capacité de stockage. Mais pour le président, ce projet est aussi un coup marketing. « Le chiffre d’affaires de la société devrait exploser », prédit le chef d’entreprise, qui ne s’est pas fixé d’objectif mais enregistre déjà une croissance de 10 % par an.

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