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Briand : "L'acquisition d'Astron nous permet de mieux nous positionner en Europe"
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Gil Briand PDG du groupe Briand "L'acquisition d'Astron nous permet de mieux nous positionner en Europe"

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Concepteur et constructeur d’ouvrages hors site en métal, bois et béton, le groupe Briand vient de boucler la reprise de l'entreprise luxembourgeoise Astron, qu’il convoitait depuis plusieurs années. Essentiellement axé sur le marché français, l'ETI vendéenne s’ouvre grand les portes de l’Europe.

Gil Briand : "Nous allons chercher à additionner les meilleures pratiques en Europe dans nos métiers." — Photo : Matthieu Mitschke

La reprise d’Astron par le groupe Briand est-elle actée ?

Gil Briand : C’est effectivement le cas depuis fin décembre. Nous avons repris la totalité des parts de cette société développant un savoir-faire proche du nôtre, spécialisée dans la conception et la construction de bâtiments en acier pour l’industrie, le parking, la logistique, le commerce… Astron devient une filiale de Briand et son nom, une marque connue en Europe, est conservé.

Briand est un groupe au capital entièrement familial, dont vous incarnez la troisième génération. Est-ce le cas pour Astron ?

Notre structure est l’assurance de conserver une dimension locale. Le siège social est aux Herbiers (Vendée) et les centres de décision dans les mains de la famille (Briand regroupe 300 salariés dans son berceau vendéen, NDLR). Ce qui n’est pas le cas d’Astron, basé au Luxembourg, et qui a appartenu au fil des années à plusieurs groupes industriels. Cette société était jusqu’à notre reprise une filiale du groupe coté suédois Lindab.

Que représente Astron ?

Outre une unité de production au Luxembourg, cette entreprise s’est développée ces vingt dernières années en Europe de l’Est, disposant d’une usine de 200 personnes en République tchèque et d'une autre de 250 salariés en Russie. Au total, Astron emploie sur ses trois sites 650 personnes pour un chiffre d’affaires proche de 100 millions d’euros.

Et le groupe Briand ?

Avec cette reprise, le nouvel ensemble regroupera près de 2 500 collaborateurs pour un chiffre d’affaires avoisinant 500 millions d’euros, dont 350 millions d’euros en structure métallique et enveloppes de bâtiments.

"Compte tenu de notre taille et de notre savoir-faire, il devenait logique de s’intéresser à ce qui se passe en dehors des frontières françaises."

Pour quelles raisons convoitiez-vous Astron ?

Nous sommes sur le secteur de la construction, et en particulier de la construction métallique, bois et béton. Notre singularité est que nous fabriquons nos pièces dans nos usines, le chantier étant pour nous un site d’assemblage, en quelque sorte la dernière étape de nos opérations. Nous disposons d’une quinzaine de sites de production et sommes très présents en France, où nous nous considérons comme le leader de la charpente métallique avec 10 % du marché. Compte tenu de notre taille et de tout ce savoir-faire, il devenait logique de s’intéresser à ce qui se passe en dehors des frontières françaises.

Le groupe vendéen Briand va désormais peser 500 millions d’euros de chiffre d’affaires — Photo : Philippe Bertheau

Vous ne développiez pas votre activité à l’étranger ?

La France pesait, jusqu’à la reprise d’Astron, 90 % de notre chiffre d’affaires. Nous étions présents, mais peu, en Espagne, Suisse et Angleterre, davantage en Afrique. Nous observions depuis six à sept années Astron. Lorsque l’opportunité de reprise s’est présentée, nous étions donc prêts.

L’acquisition de cette société luxembourgeoise vous ouvre donc des portes en Europe ?

Nous allons effectivement davantage nous positionner en dehors de la France. Désormais, nous serons présents dans une dizaine de pays notamment l’Allemagne, la Pologne, la Russie, mais aussi l’Autriche, les Pays baltes, la Belgique, les Pays Bas et la Roumanie.

"Plutôt qu’un objectif sur le chiffre d’affaires, le plus important pour nous est d’activer les leviers de la future performance."

Briand et Astron étant proches en termes de métier, le premier ne va-t-il pas absorber le second ?

Non, car chacun va se nourrir de l’autre. Il faut savoir qu’outre le souhait de s’ouvrir à l’Europe, l’autre aspect qui a guidé notre volonté de reprendre cette entreprise était d’additionner les savoir-faire des deux entités. Astron a par exemple développé des conceptions assez économiques dans beaucoup de typologies d’ouvrage dont nous allons nous inspirer, de la même façon qu’Astron va s’inspirer de technologies propres à Briand. Ce qui nous caractérise, c'est la conception et l'optimisation des bâtiments. Le groupe comprend plus de 400 ingénieurs maîtrisant les structures métal, bois et béton pour faire évoluer les pratiques de la construction en France comme en Europe.

Pour en revenir aux savoir-faire partagés, Astron a par exemple développé depuis longtemps de vraies compétences dans la charpente métallique de bâtiments industriels, ce que nous aussi, à Briand, savons faire. De même pour le parking silo, une spécialité d’Astron alors que nous sommes sur ce créneau numéro un en France mais que l’on s’aventurait peu en dehors de nos frontières. En nous appuyant sur ces savoir-faire, nous allons ainsi être en mesure de nous développer sur ce marché en Europe, notamment en Allemagne et en Autriche qui sont deux pays plus dynamiques que la France.

Briand revendique la première place sur le marché français de la charpente métallique — Photo : Matthieu Mitschke

Quelle est la trajectoire en termes d’activité ?

Plutôt qu’un objectif de chiffre d’affaires, le plus important pour nous actuellement est de construire des ponts, d’activer les leviers de la future performance. À cet effet, nous mettons en place des groupes de travail sur quantité de sujets afin de disposer d’une vraie plateforme de toutes les conceptions possibles dans le but de les optimiser. Autrement dit, nous allons chercher à additionner les meilleures pratiques en Europe dans nos métiers.

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