Un nouveau réseau de magasins d'alimentation locale et artisanale est-il en train de naître près de Nantes ? L'entrepreneur Loïc Le Moaligou a ouvert, le 24 mars à Rezé (Loire-Atlantique), le premier Bon d'Ici. Un concept de "marché couvert" de 800 m2 qui fait la part belle à des produits alimentaires issus du circuit court.
De la réussite de ce premier magasin dépend l’ouverture d’autres Bon d’Ici. Un deuxième pourrait s'ériger fin 2021 en Loire-Atlantique, Vendée ou Maine-et-Loire : la recherche du lieu d'implantation est en cours. Si le succès est au rendez-vous, l’entrepreneur morbihannais ambitionne deux ouvertures par an à partir de 2022 dans le Grand Ouest, englobant la Bretagne, les Pays de la Loire, mais aussi la Charente-Maritime et l’ancienne Aquitaine.
Un nouveau pari entrepreneurial
Loïc Le Moaligou travaille sur ce projet depuis deux ans. Cofondateur du site de courses alimentaires en ligne Houra.fr, du vidéoclub en ligne Glowria et de l'agence de solutions pour mobiles Lesmobilizers, l'entrepreneur a souhaité "tirer un trait sur le monde des écrans et des technologies qui a constitué mon passé professionnel" pour s’orienter vers la création d’une entreprise "dédiée au mieux manger", souligne-t-il.
Au fil de ses rencontres avec des producteurs qu'il qualifie "d'artisans, de bijoutiers même, que le grand public ne connait pas assez", il mûrit le concept de l'enseigne Bon d’Ici. Puis, avec des amis chefs d’entreprise, il investit "quelques centaines de milliers d’euros" (il ne souhaite pas dévoiler le montant précis) pour ouvrir le premier magasin à Rezé. L’enseigne, au rayonnage volontairement épuré pour évoquer un esprit "dépôt", emploie quinze collaborateurs.
À l’équilibre en dix-huit mois
Le choix de la région nantaise répond à plusieurs critères, notamment un grand nombre de producteurs et un large panel de productions (élevage, maraîchage, viticulture, etc). À ce jour, Bon d’Ici propose 1 100 produits et travaille avec 110 producteurs de Loire-Atlantique, Vendée et Maine-et-Loire. Un chiffre qui ne dépassera pas 140 pour conserver l’authenticité et éviter des rayons trop surchargés. Faisant de la transparence un marqueur, l’enseigne distingue sur chaque étiquette de prix la part qui lui revient et celle dévolue aux producteurs. Bon d’Ici traite en direct avec eux, sans passer par une centrale d’achat ou autres grossistes.
Le dynamisme économique, le pouvoir d'achat et la densité de la population sont d'autres facteurs ayant conduit Loïc Le Moaligou à s'implanter à Nantes. Enfin, le territoire étant sur le podium pour la prise de conscience des enjeux environnementaux de ses habitants, la balance a définitivement penché vers Nantes.
Le premier magasin nantais pourrait arriver à l’équilibre après 18 mois d’exploitation, estime Loïc Le Moaligou. De sa réussite dépend le développement du concept dans d'autres villes du Grand Ouest.
