À peine annoncé, le premier Salon de la data organisé à Nantes est déjà complet. Plus de 500 personnes ont réservé leur place pour le programme gratuit. Quelques conférences payantes restent accessibles. Ce salon se produit dans le cadre de la Nantes Digital Week, 10 jours dédiés aux partages et échanges autour du numérique, organisée par Nantes métropole. L'objectif de cet événement est de réunir des décideurs, chefs d'entreprises et collectivités afin d'échanger ensemble sur les usages, les avancées et les enjeux liés à la donnée.
« Les entreprises doivent s'interroger sur leur capital data »
L'occasion pour Jean-Lou Racine, cofondateur de l'agence nantaise de communication web Le Phare à l'origine du mouvement Datamaniaques, de pousser un coup de gueule. Selon lui, les entreprises du territoire ne s'intéressent pas assez à la data, qui représente pourtant un enjeu stratégique pour elles. « Il y a de belles entreprises qui travaillent avec la data comme Weenat, Kiplin, Dictanova, Matlo mais il y a aussi tout un tas d'entreprises, PME et ETI, qui ne voient pas l'enjeu. Cela fait 18 ans que je dis cela. Il y a des points de marché à attaquer et cela va être difficile si l'on attend encore. Ce n'est pas compliqué de trier les emails, les cartes de fidélité, de récupérer tout ce qu'on peut sur ses clients. Les entreprises doivent s'interroger sur leur capital data, c'est du bon sens. Aux armes la data ! Je ne comprends pas pourquoi il y a autant de réticence ».
Le compte à rebours de la RGPD
Il y a pourtant urgence selon lui, alors que le compte à rebours est lancé et que la réglementation va très bientôt changer dans ce domaine. Les CNIL européennes se sont en effet accordées pour publier un règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), le 25 mai 2018. Ce nouveau règlement impactera toute entreprise dans le monde qui collecte, traite et stocke des données personnelles de citoyens européens dont l'utilisation peut directement ou indirectement identifier une personne physique. Il va renforcer les obligations des organisations et entreprises en matière de vie privée, que ce soit dans la conception des services, le signalement des failles ou le respect du consentement pour la collecte des données. Dans neuf mois, il faudra que toutes les entreprises soient en conformité avec la loi et en capacité de prouver qu'elles ne vendent pas les données de leurs clients.
