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Audencia lance son propre CFA
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Audencia lance son propre CFA

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L’école de management Audencia (390 salariés, 6 500 étudiants, 55 M€ de budget annuel) se prépare à lancer son propre CFA à la prochaine rentrée 2021 avec pour objectif de cibler surtout les élèves de masters, de plus en plus demandeurs d’alternance en entreprise. L’école doit recruter et s’organiser pour gérer l’afflux des demandes. Elles ont fait un bond de 20% l’an dernier.

— Photo : F.Sénard/Audencia

Qu’est-ce qu’a changé la réforme de l’apprentissage de 2019 pour Audencia ?

Nicolas Arnaud : La réforme de 2019 a été une révolution. Avant la réforme, l’apprentissage était peu développé dans l’enseignement supérieur en Pays de la Loire. Nous étions dépendants du Conseil régional qui souhaitait privilégier les formations avant BAC type Bac pro ou CAP. Au sein d’Audencia, nous avions quelques places sur les programmes Science com, ainsi qu’en Bachelor mais seulement vingt places en programme Grande Ecole (master, BAC+5) soit 5% d’une promotion de 950 élèves. C’est peu. On était d’autant plus frustré que d’autres écoles d’autres régions, à Toulouse ou à Paris par exemple, pouvaient proposer dix fois plus de places en apprentissage. Nous nous préparons aujourd’hui à monter notre propre CFA qui sera opérationnel pour la prochaine rentrée 2021. Il y a une forte attente. Nous n’avons jamais eu autant d’étudiants intéressés. Aujourd’hui, la majorité des étudiants en grande école veut faire de l’apprentissage, ce qui n’était pas le cas il y a dix ans.

Qu’est-ce que cela implique comme organisation de monter un CFA ?

La création du CFA nous donne une autonomie et nous responsabilise. Concrètement, les frais de scolarité des étudiants sont pris en charge par les Opco (Opérateur de Compétences, ndlr) désormais et non plus par la Région. Il faut structurer le process administratif, les relations avec les entreprises, mais également désigner des tuteurs au sein de l’école pour suivre les étudiants.

On va passer de quelques 5 à 6% d’étudiants en apprentissage par promotion en programme Grande Ecole à 20% dès l’été prochain (Audencia vise entre 160 et 190 contrats sur une promotion de 950 étudiants). Nous nous sommes fixés pour objectif que, d’ici 2022, 30% d’une promotion, que ce soit en programme Grande école, Science com ou Bachelor, bénéficie de l’apprentissage au cours de sa formation.

Nous avons pour cela recruté trois personnes. Quatre autres travailleront également en partie pour le CFA. A l’été prochain, nous transférerons les contrats - BAC+3 en alternance, Science com et Bachelor - qui étaient gérés par le CFA IA (Intelligence Apprentie) de la CCI de Nantes-Saint-Nazaire pour notre compte. Nous proposerons en Grande Ecole 4 filières : Conseil, audit, marketing commercial, finance et contrôle. En fonction du nombre de candidats, nous verrons si nous augmentons le nombre de places par la suite.

Est-il financièrement intéressant d’avoir son propre CFA ?

On ne le fait pas pour des raisons financières mais pour répondre aux attentes de nos candidats et étudiants. Pour le financement des alternances en programme Grande Ecole, le financement apporté par les Opco par alternant (12 500 euros) est aujourd’hui inférieur aux frais de scolarité ( 14 750 euros), cela ne couvre que 85% de la formation. Pour nous ce n’est pas neutre. Certaines entreprises acceptent de prendre en charge la part restante sans problème mais d’autres refusent, par principe. Il faut préciser que nous ne bénéficions d’aucune subvention publique. Ces tarifs sont sujets à redéfinition tous les 2 ou 3 ans, nous allons demander à les revoir.

Quel a été l’impact du confinement sur les demandes d’apprentissage ?

L’aide de 8 000 euros annoncée en juillet pour le gouvernement pour les entreprises a été un accélérateur. On a signé entre 250 et 280 contrats d’alternance, soit 50 contrats de plus qu’en 2019 ce qui correspond à une augmentation de 20%. Ce n’est pas négligeable.

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