Le poids du tourisme en Vendée se mesure à l’aune des chiffres. Le secteur représente 15 % du PIB du département, soit 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et emploie 37 000 salariés, permanents ou saisonniers. Après une saison 2020 en demi-teinte marquée par la crise sanitaire et économique, qu’a réservé l’été 2021 pour le premier secteur d’activités de Vendée ? Pour prendre la température, l’agence Vendée Expansion a analysé les retours de 310 professionnels.
Premier enseignement, les trois quarts témoignent d’une fréquentation estivale supérieure ou égale à celle de 2020. L’hôtellerie de plein-air (la Vendée est le premier département français pour le nombre de campings) affiche même un taux de satisfaction de 86 %, le meilleur depuis sept ans. Cerise sur le gâteau déjà bien garni, le panier moyen de consommation (dans les bars-restaurants de campings notamment) et la durée du séjour progressent. "C’est un vrai ouf de soulagement, souffle Franck Chadeau, président de la fédération vendéenne de l’hôtellerie de plein air. La saison est honorable malgré la crise sanitaire et malgré la météo mitigée, même si 2021 ne sera pas 2019 qui était une belle année."
Des réservations "de dernière seconde"
La satisfaction est moindre du côté de l’hôtellerie puisque la moitié des établissements juge l’activité stable en juillet-août comparativement à l’an passé, seulement 31 % supérieure. "Nous avons observé beaucoup de réservations de dernière minute et même de dernière seconde", remarque la directrice de l’Umih 85, paraphrasant Franck Chadeau qui a dressé le même constat. Peggy Blanchard de poursuivre : "Ce qui fait que cela a engendré des complications sur la gestion des plannings du personnel." Concernant toujours l’hébergement, les gîtes et locations meublées ont vécu un très bel été qui se traduit par un 96 % de professionnels satisfaits.
L’une des grands inconnues était la restauration que la période liée à au Covid a particulièrement affectée et pour laquelle la mise en place du passe sanitaire a suscité une levée de boucliers chez des professionnels. Si 52 % de ces derniers déclarent une activité stable ou en baisse en juillet-août 2020 par rapport à la même période en 2019, trois quarts jugent le panier moyen identique ou en progression. "Il y avait une appréhension par rapport au passe sanitaire mais tout s’est bien passé, précise Peggy Blanchard. Mais en août des restaurants ont dû rester fermés à cause du manque de personnel." Par ailleurs, les bars affichent un moins 30 % et une discothèque sur deux n’a pas rouvert.
Un bel été pour le Puy du Fou
L’un des piliers du tourisme en Vendée repose sur les sites de loisirs. Lesquels connaissent des fortunes diverses mais un taux de satisfaction global de 64 %. Parmi ceux-ci, la locomotive qu’est le Puy du Fou. La fermeture en avril-mai lui a fait perdre 30 % de sa fréquentation par rapport à 2019, un chiffre qui devrait traduire la tendance globale pour l’exercice 2021 qui a débuté le 10 juin pour prendre fin en novembre. En 2020, la chute sur l’année était de l’ordre de 50 %. Traduit autrement, 2021 sera meilleure que 2020, les mois de juillet et août ayant été satisfaisants, avec un + 15 % de fréquentation.
Pour tous ces professionnels un même constat, les étrangers ont manqué à l’appel, en premier lieu les Britanniques par le double effet des restrictions liées au Covid et du Brexit. Conséquence, "nous avons remarqué le retour en force du tourisme de proximité, expose Guillaume Jean, vice-président du Département chargé du tourisme, avec beaucoup de visiteurs des Pays de la Loire et du Centre Val de Loire."
Tous attendent désormais, après les mois de juillet et août satisfaisants, une arrière-saison qui le soit tout autant. Ces cinq dernières années, en termes de fréquentation, septembre faisait jeu égal avec mai et juin.
