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Après l'incendie, la Cantine numérique se cherche un avenir
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Après l'incendie, la Cantine numérique se cherche un avenir

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Vingt-quatre heures après l’incendie qui a ravagé la Cantine numérique dans le centre de Nantes, les entreprises s’organisent pour continuer le travail malgré tout. Seuls quelques ordinateurs et le baby-foot ont pu être sauvés des flammes. Lundi après-midi, certains résidents sont revenus sur les lieux de l'incendie

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Faites attention car la toiture menace de s’effondrer », avertissent les pompiers aux quelques entrepreneurs qui regardent encore hébétés ce qu’il reste de leur ancien bureau à la Halle de la Madeleine à Nantes. L’odeur de brûlé est encore très forte autour de l’impasse Juton, et on peut entendre les tôles vibrer à la moindre rafale de vent. À l’intérieur, tout est calciné. Près d’une centaine de pompiers ont travaillé de 20h30 dimanche à 16h lundi pour éteindre complètement l’incendie. « C’était particulièrement difficile à cause des conditions météo, et puis l’accès n’était pas évident, on a dû passer par les immeubles voisins », raconte un pompier sur place.

Le baby-foot n'a pas brûlé...

Ce lundi après-midi, quelques entrepreneurs ont pu rentrer, casque de pompier sur la tête, dans leurs anciens bureaux pour récupérer, au milieu des cendres, des ordinateurs, appareils photos, et le baby-foot qui par miracle n’a pas été brûlé. Pendant ce temps-là, sous la pluie et les rafales de vents des couvreurs posaient à la hâte une bâche sur le toit de l’immeuble voisin. En tout, huit particuliers doivent être relogés.

Ce lundi, les douze structures qui composaient la halle de la Madeleine et les quelque 100 entrepreneurs qui travaillent quotidiennement ont passé la journée à chercher un hébergement pour continuer à travailler. Quelques coworkers ont été relogés chez iAdvize, d’autres chez The Green Place to Be, rue René-Bouhier. Pendant ce temps, depuis le Café Flesselles où elles ont trouvé refuge, les équipes d’Atlantic 2.0 recontactaient les 230 entreprises qui avaient proposé leur aide. « On veut remercier tout le monde. C’est un moment un peu tragique mais l’élan de solidarité nous touche énormément. Cela fait chaud au cœur. On va se réveiller parce qu’on a une belle équipe, une énergie, et qu’on a envie de rebondir. Maintenant il va falloir être agile pour que cela se fasse le plus rapidement possible », raconte Adrien Poggetti, le directeur d’Atlantic 2.0.

Nuage B ou la CCI en hébergement de secours

Pour se reloger, l’association a l’embarras du choix. Elle a visité dès ce lundi Nuage B, le centre d’affaires qui a plus de 100 places disponibles. Les nouveaux locaux à la CCI Nantes-Saint-Nazaire, Connecting Place, pourraient aussi être une solution de secours. « On aimerait trouver un lieu pour tous se réunir ensemble. Si on est tous dispersés, on va détruire toute la dynamique, tout ce qu’on avait construit », précise Yannick Perrigot. Le P-dg de l’agence Windreport’, installée depuis toujours dans les Halles de la Madeleine, en avait encore les larmes aux yeux lundi après-midi en regardant ses locaux calcinés.

"J'en ai pleuré toute la nuit"

Le coup est particulièrement rude pour le chef d’entreprise qui gère en ce moment la communication des skippers du Vendée Globe. « Heureusement on avait tout en back up. Et pour la communication radio, on s’est installé chez Radio France», précise-t-il. Mais celui qui a aussi participé à la création d’Atlantic 2.0 a pris un sérieux coup au moral. « C’est dur, j’en ai pleuré toute la nuit. C’était un lieu magnifique qu’on avait construit ensemble », confie Yannick Perrigot.

Trouver un lieu pour l'évènementiel

Ce lundi, il a passé, avec Adrien Poggetti, l’après-midi à discuter avec les experts déjà sur place pour mesurer l’ampleur des dégâts. Pour la plupart des occupants de la Halle, le coût ne sera que matériel : la plupart travaille sur un ordinateur portable qu’ils ramènent chez eux, ou conservent leurs données sur le cloud. Les dégâts sont plus importants pour les toutes petites start-up hébergées à la Cantine, qui n’avaient même pas encore pensé à assurer leur matériel ni à sécuriser leurs données.

Du côté d’Atlantic 2.0, l’urgence est de trouver des lieux pour organiser les événements à venir. Une partie sera assurée, pour le moment, à l’école Epitech. L’origine de l’incendie n’est pas encore connue officiellement. Un acte de malveillance n'est pas écarté.

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