AJ Tech : À la reconquête du marché des énergies vertes

AJ Tech : À la reconquête du marché des énergies vertes

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Ayant enregistré des taux de croissance record depuis sa création, AJ Tech a subi la crise en 2009. Mais le fabricant guérandais de pompes à chaleur compte sur l'innovation, l'international et une possible diversification pour reprendre sa marche en avant. Simon Janvier
— Photo : Le Journal des Entreprises

Au palmarès régional des sucess-stories industrielles de ces dernières années, AJ Tech occupe à n'en pas douter une belle place. L'entreprise, spécialisée dans la conception et la fabrication de pompes à chaleur aérothermiques et géothermiques, présente en effet toutes les caractéristiques d'une start-up technologique. AJ Tech voit le jour en 2001 à Saint-Molf dans le garage de son créateur, Joël Amisse, et fait alors figure de précurseur sur le marché français de la pompe à chaleur. Le succès est rapidement au rendez-vous puisque de 520.000 € sur le premier exercice, le chiffre d'affaires d'AJ Tech grimpe à 6,31M€ en 2005 pour atteindre 20M€ en 2006! Face à cet étonnant développement, Joël Amisse se donne les moyens de ses ambitions en rachetant en 2007 les 14.000m² de l'ancienne usine Celestica, située à Guérande, où sont rapatriés les différentes activités d'AJ Tech jusque-là disséminées sur différents sites à Saint-Molf, Herbignac et Nantes.




Rachat par Rothschild

Cette croissance exponentielle n'échappe pas à l'investisseur Rothschild Capital Partners qui acquiert via un LBO la majorité du capital d'AJ Tech en 2008. Avec l'arrivée aux commandes du fonds d'investissement de la banque privée Edmond de Rothschild, Roger Gubanski, ex-président du directoire de Kärcher France, prend la présidence de la PME guérandaise, Joël Amisse en conservant la direction générale. Développant une large gamme de pompes à chaleur dans le domaine du chauffage (résidentiel neuf ou pour la rénovation, petit tertiaire, piscine) et du chauffe-eau en géothermie et aérothermie, AJ Tech est le dernier indépendant sur ce marché en France avec Airmat. Après avoir affolé les compteurs de la croissance depuis sa création, la PME, comme l'ensemble de la filière, a connu un important trou d'air en 2009. De 58,5M€ en 2008-2009, son CA devrait en effet s'établir sur le présent exercice (clos à la fin de ce mois) à 40M€. En cause, bien sûr, la crise mais aussi la baisse du prix du fuel et l'annonce d'un crédit d'impôt revu à la baisse en 2010 pour les acheteurs de pompes à chaleur aérothermiques qui représentent 95% de l'activité d'AJ Tech. Conséquence, après avoir flirté avec les 150 salariés fin 2008 (contre 50 au début de la même année!), AJ Tech a dû stabiliser ses effectifs à une centaine de collaborateurs, n'ayant plus recours aux personnels intérimaires.




Machines à écrans tactiles

Pas de quoi pour autant remettre en cause la stratégie de l'entreprise qui réalise 70% de chiffre d'affaires auprès d'un important réseau d'installateurs (plombiers chauffagistes, électriciens,etc.) appelé à grossir dans les prochains mois. Pour reprendre les chemins de la croissance, AJ Tech continue de s'appuyer sur sa capacité d'innovation. L'été prochain, la PME ligérienne lance ainsi, en exclusivité, une nouvelle gamme de pompes à chaleur à écrans tactiles permettant au consommateur de mieux piloter sa machine. Et dès l'automne une fonction lui offrira la possibilité de commander sa pompe à chaleur à distance, via un smartphone ou un ordinateur portable. Il pourra ainsi modifier la température de son habitation depuis son lieu de travail ou déclencher le chauffage de sa résidence secondaire avant un départ en week-end.




Ambitions internationales

Mais la start-up guérandaise ne compte pas uniquement sur cette avancée technologique pour repartir de l'avant. Dans son plan de reconquête figurent également le développement à l'international, des velléités de croissance externe et de diversification vers le photovoltaïque ou le solaire thermique. Avant de céder les commandes d'AJ Tech dans les prochaines années, Rothschild Capital Partners compte bien faire passer la société du stade de pépite technologique à celui d'acteur de rang européen en matière d'énergies renouvelables. L'époque du garage de Saint-Molf semble décidément bien lointaine.