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Aéroport de Nantes : les annonces d'Edouard Philippe déçoivent
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Aéroport de Nantes : les annonces d'Edouard Philippe déçoivent

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C’était un déplacement très attendu par les élus et les acteurs économiques un an après l’annonce de l’annulation du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-landes. Le Premier ministre Édouard Philippe s'est rendu le 8 février à Nantes pour présenter le contrat d’avenir qu’il avait promis de réviser. Aéroport, port, franchissement de la Loire mais aussi éolien... Le Premier ministre a annoncé des intentions plus que des décisions.

— Photo : Conseil régional

Y aura-t-il un nouveau franchissement de la Loire ? Réponse en 2020. C’était pourtant l'une des mesures phare attendues par les acteurs économiques mais aussi les élus locaux un an après l’annonce de l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Il faudra encore attendre un an avant une décision de l’État sur le sujet. « J’attends les résultats de l’étude », a expliqué le Premier ministre Édouard Philippe le 8 février lors d'un déplacement à Nantes. Une étude qui devrait s’achever début 2020. Aucune annonce non plus sur l’avenir de l’aéroport Nantes-Atlantique dont le trafic a dépassé les 6 millions de passagers, au-dessus des prévisions que faisait le gouvernement.

Préférence pour un allongement de la piste

« J’avais donné une préférence pour un allongement de la piste mais je sais que tout le monde n’est pas du même avis. Toutes les hypothèses sont sur la table », a éludé Édouard Philippe. Sur ce point comme sur celui-ci de financement des dessertes vers l’aéroport, il attend les conclusions de la concertation publique sur le projet de réaménagement qui a été reporté de mars à juin 2019.

Niveau calendrier justement, le Premier ministre a rappelé qu’un appel d’offres pour choisir un nouveau concessionnaire était prévu en 2021 et que les travaux démarreraient en 2022. En attendant, Vinci s’est engagé à construire 300 nouvelles places de parking cet été et 300 autres l’an prochain.

« Il faut arrêter de croire que l’État peut financer des projets gigantesques »

François de Rugy, le ministre nantais de la Transition énergétique qui avait le déplacement avec Édouard Philippe, a justifié les non-décisions prises : « Il faut arrêter de croire que l’État peut financer des projets gigantesques, nous sommes sur des projets réalistes, pragmatiques et valables. Il faut faire des choix ». « Ce que nous venons de signer n’a rien de spectaculaire. C’est juste de l’important et ça va contribuer au jour le jour à changer en mieux la réalité que vivent nos concitoyens », a aussi commenté Édouard Philippe. « L’État doit s’engager davantage notamment sur l’accessibilité ferroviaire à court terme de la métropole », a commenté la maire de Nantes, Johanna Rolland.

TGV Nantes-Paris : pas de changement avant 2022

Sur ce point, le Premier ministre a redit son intention de fluidifier la ligne LGV Le Croisic-Paris avec plus de 14 millions d’euros investis en clôture et protection pour éviter les accidents sur les voies et les retards sur l’axe Nantes-Sablé sur Sarthe d'ici à 2022. Les Nantais voulant se rendre aux aéroports parisiens bénéficieront des projets du Grand Paris qui prévoient de créer des nouvelles routes et nouveaux métro pour fluidifier l’accès lignes entre Massy et Orly en 2027.

En revanche, Édouard Philippe n’a fait aucune annonce sur des futurs projets éoliens offshore ni même sur l’avenir du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire. « La perspective est de donner une plus forte responsabilité aux collectivités », a expliqué le Premier ministre. En attendant son remplaçant, le mandat de Francis Bertoletti, président du Conseil de surveillance du port, est prolongé jusqu’à cet été.

Le futur site industriel de Bouguenais se précise

Le Premier ministre a en revanche affirmé son soutien à l’élaboration de la Jules Verne Manufacturing Académie. L’État va soutenir l’ambition de créer à Bouguenais ce campus technologique de niveau européen, dédié à l’industrie du futur. Il participera financièrement au projet Manufacturing d’usine-école ainsi qu’au déménagement du centre Afpi de l’UIMM (opération de 30 millions d’euros) pour bâtir l'Académie. Il participera à la création d’un technocampus Énergies des Océans ainsi qu’au projet de rapprochement entre l’École Nationale supérieure maritime et l’École Centrale de Nantes pour créer un centre technologique et de formation en ingénierie maritime.

36 millions pour un campus de la santé à côté du futur CHU

Édouard Philippe a par ailleurs profiter du déplacement à Nantes pour annoncer la participation à la création d’un campus hospitalo-universitaire par la réunion des facultés de santé et des 11 instituts de formations paramédicales. Il comprendra aussi une plateforme dédiée aux pratiques expérimentales. Montant apporté : 36 millions d’euros. Il participera également à la création d’un nouvel institut de la recherche en santé IRS2020 dédié aux travaux dans le domaine de l’immuno-transplantation et de l’appareil digestif.

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