Valorial : « L'aliment de demain sera numérique »

Valorial : « L'aliment de demain sera numérique »

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Respectivement président et directeur du pôle de compétitivité agroalimentaire, Pierre Weill (Valorex) et Jean-Luc Perrot misent sur le numérique pour « accélérer ».
— Photo : Le Journal des Entreprises



Le pôle Valorial vient de tenir son assemblée générale à Rennes, quel bilan annuel tirez-vous ?


Il s'agit pour nous d'un bilan à mi-parcours de notre contrat d'objectifs passé avec les pouvoirs publics sur 2013-2018. Comme pour un marathonien, nous sommes au 21e kilomètre, largement dans les temps, pas essoufflés, plein d'ambition. En période de crise, notre nombre d'adhérents diminuait. L'innovation n'était malheureusement pas la priorité de certains... Aujourd'hui, nous constatons une croissance de nos adhérents de + 20 % en trois ans, avec 309 membres à fin 2015 dont deux tiers d'industriels avec 80 % de PME-PMI. Ce sont aussi 100 projets labellisés en trois ans, pour environ 200 millions d'euros, soit en moyenne deux millions par projet. Depuis 2006, 353 projets ont été labellisés dont 150 sont aujourd'hui achevés. Nous avons donc 150 fois la preuve que l'innovation collaborative est pertinente ! Comme beaucoup d'entreprises, le pôle est obligé d'être très agile et d'avancer dans un écosystème dense, qui bouge beaucoup et se restructure.




Quelles sont vos perspectives désormais ?


À raison de pratiquement trois nouveaux projets labellisés par mois en 2015, les résultats attendus vont représenter, à l'horizon 2018-2020, 825 millions d'euros de chiffres d'affaires et la création de 400 emplois. Nous passons beaucoup de temps à susciter l'innovation, parce que les entreprises n'ont pas le choix. L'agroalimentaire est sur des charbons ardents. Tout est à réinventer ! Si on n'innove pas, on n'arrivera pas à sortir les produits qui permettront de sauvegarder et développer l'emploi.




Quelles tendances vous marquent le plus actuellement ?


C'est la pénétration du numérique dans les produits alimentaires ! 60 % de nos projets de 2015 concernent des technologies innovantes. Nous assistons à l'incorporation d'outils numériques, comme les capteurs intelligents dans les usines, mais aussi dans la relation client avec le marketing digital... C'est un phénomène émergent. Il faut accélérer ce mouvement pour préserver et accélérer notre compétitivité. Nous allons lancer un nouvel appel à projets sur l'agroalimentaire et le numérique, en partenariat avec le pôle Images & Réseaux, car la progression se fait sur le croisement avec d'autres filières. En octobre prochain, Valorial organisera aussi un colloque sur le big data appliqué à l'agroalimentaire. Un secteur qui n'est pas plus en retard que d'autres sur le sujet. Qu'on l'affiche ou non, nous serons demain le pôle du numérique et du food.
Quel message adressez-vous aux entreprises ?
Les entreprises doivent se poser trois questions : savent-elles ? Peuvent-elles ? Veulent-elles y aller ? Cela renvoie à leur stratégie. Et il leur faut accepter les ennuis avant d'accepter les retombées. L'aliment de demain aura de plus en plus de numérique.


Propos recueillis par G.B.