Qu'ont en commun un site industriel sensible, un chantier, un champ de maïs ou encore un événement public ? Tous ces sites ont parfois besoin d'être surveillés 24h/24. Problème : si le site est isolé ou nomade, le raccordement au réseau électrique et télécom est compliqué, rendant l'installation d'une caméra impossible.
Pour répondre à cette problématique, Jean-Claude Menon, ingénieur en intégration électronique et télécom, a fondé à Saint-Malo l'entreprise Tekxia, fin 2013, afin de développer un système de vidéoprotection embarqué autonome et nomade. Après cinq ans de développement, aujourd'hui aidé par Ewen Legrand, jeune ingénieur formé à l'Ensat de Lannion, le service nommé "Mobi Protec" sera commercialisé dès la fin du premier trimestre 2019. Il sera distribué d'abord dans l'ouest de la France par des sociétés de sécurité.
Autonome et nomade
« Le système comprend un boîtier robuste, étanche et léger à la fois, dans lequel on trouve quatre caméras embarquées et une unité de communication exploitant le réseau de téléphonie 3G, un débit suffisant et adapté aux sites isolés, ainsi qu'un relais wifi d'une portée de 100 mètres, explique Ewen Legrand. Une image est prise toutes les six secondes. Si un mouvement est capté, le streaming est lancé sur un portail web accessible via une application dédiée, et un SMS est envoyé à l'utilisateur ». Équipé de son panneau photovoltaïque, le boîtier peut tenir jusqu'à deux ans sans entretien. « Nous proposerons un prix de départ par abonnement de 45 € par mois, incluant l'abonnement 3G et l'accès au portail de services Tekxia », ajoute Jean-Claude Menon, sans préciser le prix d'achat du "Mobi Protec", qu'il espère vendre à raison de 300 kits par an.
Pas uniquement pour l'agricole
Tekxia cible en premier lieu une clientèle d'agriculteurs exploitant des champs isolés. « Les sangliers peuvent ravager un champ mais il existe aussi des phénomènes de vols de récolte », alerte Jean-Claude Menon. D'autres débouchés existent pour son produit. « Les entreprises du BTP, pour surveiller un chantier ou des collectivités pour surveiller des sites susceptibles d'être transformés en déchetterie sauvage ».
Made in Ouest
« Si le produit rencontre ses clients, nous resterons en Ille-et-Vilaine, affirme Jean-Claude Menon qui souhaite la jouer locale. La plasturgie est faite en Pays de la Loire, les cartes électroniques en Bretagne...» Intégrée au programme régional de développement Agretic, porté par Bretagne Développement Innovation, la jeune société qui ne compte pour l'heure que ses deux ingénieurs est aussi accompagnée par Rennes Atalante sur son business plan, sa stratégie marketing ou encore sa recherche de financements.
